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Libye: selon le ministre de la sante, 1% des avoirs bloqués permettraient l'achat de médicaments pour un an


Benghazi en Libye, après des affrontements armés le 28 février 2016. (Photo REUTERS/Esam Omran Al-Fetori)
Benghazi en Libye, après des affrontements armés le 28 février 2016. (Photo REUTERS/Esam Omran Al-Fetori)

Le ministre de la Santé du gouvernement reconnu par la communauté internationale a évoqué une situation "dramatique" du secteur de la santé, et a réclamé le déblocage des fonds libyens à l'étranger.

"La situation sanitaire en Libye est dramatique. Nous sommes actuellement incapable d'acheter ce qu'il faut pour soigner les blessés et malades", a affirmé Redha el-Oakley, lors d'une conférence de presse au siège de la mission de l'ONU à Tunis.

"Il est étrange que la Libye passe par ces difficultés financières pour assurer l'approvisionnement en médicaments pour son peuple alors qu'elle a des milliards de dollars bloqués" à l'étranger, a-t-il enchaîné.

Selon lui, seul "1%" de ces sommes bloquées permettrait "l'achat des médicaments pour les Libyens durant une année".

M. El-Oakley a pris l'exemple de la Tunisie où, d'après lui, l'argent libyen gelé s'élève à quelque 295 millions de dollars. Il a déploré que les démarches effectuées depuis un an auprès de la Banque centrale tunisienne n'aient à ce jour rien donné.

"Attendre la mise en place d'un gouvernement de consensus est un faux prétexte utilisé par les pays qui détiennent de l'argent libyen", a encore fait valoir ce responsable, exhortant "la communauté internationale à intervenir" pour faciliter le "déblocage" de ces fonds.

"C'est une responsabilité humanitaire", a-t-il dit.

Présent lors de cette conférence de presse, le représentant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en Libye, Sayed Jaffar Hussain, a évalué à 50 millions de dollars le besoin immédiat de financement pour le secteur de la santé en Libye.

"Le monde s'intéresse aux zones de conflits en Irak et en Syrie mais oublie la Libye. Il y a une crise qu'il faut traiter. (...) Des enfants ne sont pas vaccinés et des femmes accouchent dans leurs maisons", a-t-il clamé.

En janvier, Redha el-Oakley avait souligné que "60% à 70% des hôpitaux" libyens étaient fermés ou "ne pouvaient fonctionner correctement" du fait du conflit, évaluant à trois millions de dollars le besoin quotidien en achat de médicaments.

Fin 2015, l'OMS a affirmé que plus de 2,4 millions de personnes avaient besoin d'assistance humanitaire en Libye, un pays de six millions d'habitants.

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, ce pays est livré aux milices. Deux autorités rivales --l'une à Tripoli, l'autre reconnue par la communauté internationale et installée dans l'est-- se disputent le pouvoir. L'ONU tente depuis plus d'un an de mettre en place un gouvernement d'union, sans succès jusque-là.

Avec AFP.

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