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Trump a déjà 2020 en vue


Le président Donald Trump, au cours d'un meeting de campagne, à Mesa, en Arizona, le 19 octobre 2018
Le président Donald Trump, au cours d'un meeting de campagne, à Mesa, en Arizona, le 19 octobre 2018

Discours passionnés devant des foules survoltées, adversaires potentiels moqués : en se jetant dans la campagne pour les élections de mi-mandat, Donald Trump a déjà le regard porté sur la présidentielle de 2020.

Avec jusqu'à quatre meetings de campagne par semaine sous son slogan "Rendre à l'Amérique sa grandeur" ("Make America Great Again"), l'homme d'affaires galvanise sa base fidèle avec l'espoir d'aider les républicains à maintenir, après le scrutin du 6 novembre, leur contrôle sur la Chambre des représentants et le Sénat à Washington.

"Les démocrates veulent énormément augmenter vos impôts, plonger notre pays dans le socialisme", a tonné samedi Donald Trump devant ses supporteurs à Elko, dans le Nevada. "Ils vont tenter de plonger notre pays dans un cauchemar de paralysie et de chaos".

Ces rassemblements, où musique et bons mots sont pratiquement identiques à ceux qui rythmaient les meetings du milliardaire avant sa victoire surprise en 2016, sonnent aussi le coup de départ de sa campagne pour 2020.

Pour Steve Bannon, ancien conseiller du président républicain et chantre du nationalisme américain, les élections de mi-mandat sont bien "la première campagne de réélection du président Trump".

Candidat "à 100%"

Alors même qu'il fait officiellement campagne pour des élus locaux, le président parle surtout de lui, vantant les réussites déjà historiques, selon lui, de son mandat, allant de la "meilleure économie" du monde à sa lutte contre l'immigration clandestine.

"L'Amérique", martèle-t-il devant son public enthousiaste, "est de nouveau respectée" dans le monde.

Avantage de poids, cette tournée lui offre aussi l'occasion de tisser un réseau de volontaires à travers le pays et de lever des fonds. Avec 106 millions de dollars déjà engrangés pour la campagne 2020, Donald Trump devance de loin tout rival actuel potentiel.

"A 100%", avait-il répondu à la mi-octobre lorsqu'on lui demandait s'il briguerait un second mandat.

Centré sur l'emploi et le patriotisme, son message résonne fort aux Etats-Unis. Avec un style unique, il allie slogans percutants et quolibets parfois dignes de la cour de récréation, sans hésiter à tordre le cou de la réalité.

Pas facile pour les démocrates de contrer son message, estime Robert Erikson, professeur de sciences politiques à l'université de Columbia.

"Se jeter dans la boue ne marche pas très bien pour eux. Et s'il existe quelqu'un capable de s'élever majestueusement au-dessus de tout cela, je ne vois pas encore qui cela pourrait être", analyse-t-il, alors que les démocrates cherchent la prochaine figure du parti, quelque peu orphelin depuis le départ de Barack Obama de la Maison Blanche.

"Joe le fou"

Donald Trump, lui, tient la ligne qui l'avait porté vers sa victoire choc. Et continue d'affubler ses opposants de surnoms bien sentis, souvent insultants.

L'ex-candidat à la primaire démocrate Bernie Sanders devient "Bernie le fou". Quant à la sénatrice Elizabeth Warren, pressentie pour se lancer dans la course démocrate en 2020, c'est "Pocahontas", a décrété le président américain, moquant sa revendication de lointaines racines amérindiennes.

Arrivant pour l'instant en pole position dans les sondages du côté démocrate pour 2020, l'ancien vice-président Joe Biden décroche lui une double dose de moquerie.

"Joe Biden le fou tente de faire le dur. Mais en fait il est faible, aussi bien mentalement que physiquement", a tweeté Donald Trump, affirmant que dans une bagarre, M. Biden "se ferait battre vite fait, en pleurant".

Reste qu'il est encore impossible de prédire ce qu'il se passera dans deux ans, souligne Robert Erikson. A l'image de Barack Obama et de Donald Trump, de nouvelles personnalités peuvent encore émerger et tout bouleverser.

"A ce stade il y a exactement quatre ans, Trump n'était même pas encore considéré comme un candidat sérieux", rappelle M. Erikson.

Avec AFP

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