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De la crise électorale à la libération sous conditions de Gbagbo


Un partisan de la coalition d'opposition Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), coalition des groupes de la société civile et du Parti populaire ivoirien, parti de l'ancien président Laurent Gbagbo, lors d'un rassemblement à Yopougon, Abidj
Un partisan de la coalition d'opposition Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), coalition des groupes de la société civile et du Parti populaire ivoirien, parti de l'ancien président Laurent Gbagbo, lors d'un rassemblement à Yopougon, Abidj

Rappel des dates-clés depuis la crise post-électorale (2010-2011) en Côte d'Ivoire, après la décision vendredi de la Cour pénale internationale (CPI) de libérer sous conditions l'ancien président Laurent Gbagbo.

Le 15 janvier, M. Gbagbo, accusé de crimes contre l'humanité et incarcéré à La Haye depuis plus de sept ans, avait été acquitté de l'ensemble des charges pesant contre lui par la CPI qui avait ordonné sa mise en liberté. Mais celle-ci avait été suspendue dès le lendemain suite à un appel de l'accusation.

- Deux présidents -

Le 28 novembre 2010, le second tour de la présidentielle, reportée six fois depuis 2005, oppose le président sortant Laurent Gbagbo à son rival Alassane Ouattara.

Le 3 décembre, le pays se retrouve avec deux présidents, le Conseil constitutionnel ayant proclamé la victoire de Gbagbo et la commission électorale celle de Ouattara. L'ONU reconnaît la victoire de ce dernier. L'Union européenne, la France et les Etats-Unis demandent à M. Gbagbo de s'incliner.

Le lendemain, Laurent Gbagbo est investi chef de l'Etat et son rival prête serment "en qualité de président".

Pendant que M. Gbagbo s'installe au palais présidentiel, les partisans de M. Ouattara et des membres de son gouvernement se retranchent dans l'hôtel du Golf à Abidjan, soumis à un blocus.

- Gbagbo arrêté, Ouattara investi -

Le 28 mars 2011, après quatre mois de tensions, violences et médiations infructueuses, les forces pro-Ouattara lancent une offensive, prenant en quatre jours le contrôle de quasiment tout le pays.

Le 11 avril, Laurent Gbagbo est arrêté par les Forces républicaines (FRCI) de Ouattara à l'issue d'une bataille de dix jours dans la capitale et plusieurs jours de bombardements de la force française Licorne et de l'ONU.

Plus de 3.000 personnes ont été tuées lors de cette crise.

Le 21 mai, Alassane Ouattara est investi.

- Laurent Gbagbo devant la CPI -

Le 30 novembre, Laurent Gbagbo est transféré et incarcéré au centre de détention de la CPI à La Haye.

Il y est rejoint le 22 mars 2014 par un de ses proches, Charles Blé Goudé, ex-chef des "jeunes patriotes" surnommé le "général de la rue".

Le 28 janvier 2016, le procès des deux hommes s'ouvre à La Haye. M. Gbagbo est le premier ex-chef d'Etat poursuivi par la CPI.

Les deux hommes sont accusés de quatre chefs de crimes contre l'humanité: meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains, pour lesquels ils plaident non coupables.

- Simone condamnée, acquittée, amnistiée -

A Abidjan, l'épouse de Laurent Gbagbo, Simone, contre laquelle la CPI a également émis un mandat d'arrêt en 2012, est condamnée le 10 mars 2015 à 20 ans de prison pour atteinte à la sûreté de l'Etat.

Le 31 mai 2016, elle comparaît dans un nouveau procès, accusée de "crime contre l'humanité", "crime contre les prisonniers de guerre" et "crimes contre les populations civiles". Elle est acquittée le 28 mars 2017 mais cette décision est cassée par la Cour suprême.

Mme Gbagbo sera finalement libérée le 8 août 2018, à la faveur d'une amnistie décrétée par le président Ouattara afin de favoriser la réconciliation nationale. Elle engage parallèlement une procédure en annulation devant la CPI qui continue de réclamer son arrestation, bien que M. Ouattara ait annoncé qu'il "n'enverrait plus d'Ivoiriens" à la CPI.

- Gbagbo acquitté -

Le 15 janvier 2019, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sont acquittés de l'ensemble des charges retenues contre eux par la CPI, dans une décision historique prise à l'unanimité. Le 16, la CPI suspend sa remise en liberté, après un nouvel appel déposé par le procureur.

Le 1er février, les juges décident de libérer sous conditions MM. Gbagbo et Blé Goudé.

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