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Dans le Golfe, un million de Philippins accueillent leur président


Le président philippin Rodrigo Duterte s'adresse aux soldats lors de la célébration du 120e anniversaire de l'armée nationale à Fort Bonifacio, à l'est de Manille, Philippines, le 4 avril 2017.
Le président philippin Rodrigo Duterte s'adresse aux soldats lors de la célébration du 120e anniversaire de l'armée nationale à Fort Bonifacio, à l'est de Manille, Philippines, le 4 avril 2017.

Avec plus d'un million de Philippins résidant en Arabie saoudite, à Bahreïn et au Qatar, il était logique que le président Rodrigo Duterte fasse une tournée dans le Golfe où de nombreux travailleurs étrangers se plaignent de difficultés financières.

Ces expatriés sont attirés dans la région principalement par les opportunités d'emploi et de meilleurs niveaux de salaire, mais aussi en raison de l'insécurité dans leur pays.

La guerre sans merci menée contre les trafiquants de drogue aux Philippines a donné au président Duterte une notoriété en Occident, tout en suscitant les louanges des ses compatriotes à l'étranger.

"Je dirais volontiers que je suis un 'DDS'" (Duterte Diehard Supporter), soit un partisan irréductible de Duterte, lance avec enthousiasme Harry Ramos, un ingénieur philippin installé depuis 12 ans au Qatar. "Et j'en suis fier".

"Le programme de son gouvernement est simple et il a la volonté politique de le réaliser. Ce qui est dans l'intérêt de tous les Philippins", ajoute-t-il.

Le populisme de M. Duterte a été payant au Qatar où il avait reçu les voix de 80% des expatriés philippins lors de l'élection présidentielle de 2016.

Harry Ramos, 58 ans, dit que grâce à la lutte contre la corruption, les Philippins ne sont plus obligés de payer des pots-de-vin aux autorités pour passer la douane à leur retour dans leur pays.

Mais le président Duterte s'est trouvé face à un défi plus important lors de sa tournée d'une semaine dans la région du Golfe.

La vie est devenue plus dure pour certains, notamment en Arabie saoudite où vivent quelque 760.000 Philippins.

Bien qu'ils aient largement contribué au boom économique de la région, certains expatriés commencent à souffrir.

L'effondrement des cours du brut --qui a provoqué en Arabie saoudite un déficit budgétaire de 79 milliards de dollars en 2016-- a conduit au rapatriement aux Philippines de 5.000 travailleurs qui attendent toujours le versement de leurs salaires.

Cette question a été au coeur de la visite de M. Duterte à Ryad et les problèmes des expatriés philippins devaient dominer ses entretiens à Bahreïn, où il est arrivé mercredi soir, et au Qatar, dernière étape de sa tournée, où il est attendu vendredi.

Quelque 300.000 Philippins vivent dans ces deux pays et leurs conditions de vie devaient figurer en bonne place dans les discussions avec le roi Hamad ben Issa Al-Khalifa à Manama et l'émir cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani à Doha.

M. Duterte évoquera "le bien-être et la dignité des Philippins" vivant dans ces pays, a déclaré à Manille le secrétaire adjoint aux Affaires étrangères, Hjayceelyn Quintana.

Les Emirats arabes unis et le Koweït, deux autres pays arabes du Golfe, accueillent 850.000 expatriés philippins.

'Salaire 4 fois' supérieur

A Doha, la visite du président Duterte est au coeur des discussion dans la communauté philippine autour de Souq Waqif, dans la vieille ville.

Ray, ingénieur de 38 ans, prévoit d'aller le voir lorsqu'il rencontrera 7.000 de ses compatriotes samedi. Il pourra ainsi le rencontrer en personne, ce qu'il ne pourrait jamais faire chez lui.

L'ingénieur admet que certains expatriés souffrent de mauvais traitements, dont des employés de maison, mais il affirme que les Philippins vivent généralement bien dans cette partie du Golfe.

"Tous les Philippins viennent ici parce qu'ils veulent gagner de l'argent", dit-il. Mais "s'ils devaient choisir l'endroit pour vivre, bien sûr qu'ils choisiraient certainement les Philippines".

Ray, qui vit au Qatar depuis six ans, précise qu'il gagne dans ce pays "trois ou quatre fois" le salaire qu'il aurait perçu aux Philippines.

Jim, coiffeur de 27 ans, dit gagner quelque 4.000 riyals qataris (1.030 euros) par mois. Alors qu'aux Philippines, son salaire n'atteindrait que 180 euros.

Avec AFP

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