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Déforestation: ce que propose la société civile camerounaise


Les participants à la concertation sur la lutte contre la déforestation au Cameroun à Yaoundé, le 2 octobre 2020 (VOA/Emmanuel Jules Ntap)
Les participants à la concertation sur la lutte contre la déforestation au Cameroun à Yaoundé, le 2 octobre 2020 (VOA/Emmanuel Jules Ntap)

La société civile camerounaise a apporté sa contribution au plan européen et britannique de lutte contre la déforestation en proposant qu’un accent particulier soit mis sur l'implication des agences de financement européen dans la lutte contre la déforestation au Cameroun.

L’Union Européenne et le Royaume Uni ont décidé de changer leur politique liée à la consommation de produits qui mettent en péril les forêts dans les pays tropicaux. Le Cameroun est l’un des pays concernés par ce phénomène.

Pour une riposte en droite ligne avec le plan britannique et européen, la société civile camerounaise a proposé qu’un accent particulier soit mis sur l'implication des agences de financement européen dans la lutte contre la déforestation, devant également veiller à ce que les processus de production des matières premières agricoles exportées vers l’Europe soient sains.

"Le consommateur européen participe à la destruction de la forêt en Afrique", comme le rappelle Samuel Nguiffo, secrétaire-général du centre pour l’environnement et le développement (CED).

Le CED a mené des consultations publiques sur la lutte contre la déforestation par les agro-industries basées au Cameroun et dont les produits sont vendus au sein de l’Union européenne et au Royaume uni.

"C’est l’occasion pour engager la discussion chez nous parce l’Union européenne et du Royaume uni, cherchent à régler un problème qui se passe quand même chez nous", explique Samuel Nguiffo.

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Chef traditionnel dans le département du Dja et Lobo, dans le sud du Cameroun, Pen Abé Denis a participé aux consultations. Dans son village Ekoulà, des agro-industries exploitent le bois et produisent l’hévéa écoulé dans l'espace de l’Union européenne et au Royaume uni.

"Que les opérateurs, qu’ils soient d’exploitation forestière ou agro-industriels, respectent la règlementation et les lois en vigueur dans la mise en œuvre de leurs activités", a-t-il proposé à l’occasion.

Le respect des droits de l’Homme dans les processus d’accès aux terres et de production figure également en bonne place dans les propositions formulées par la trentaine des personnes ressources consultées. "Nous demandons que les terres nous soient rétrocédées", confie à VOA Afrique, Clémentine Ngo Soh Ekoué, une militante pour l’environnement qui réside dans l’arrondissement du Lokoundje au sud du Cameroun.

"Nous souhaitons aussi que l’Union européenne s’attarde sur les conditions de travail des femmes dans les agro-industries, ces conditions sont drastiques et dangereuses pour la santé des femmes", ajoute-t-elle.

1,3 millions de kilomètres carrés de surface forestière perdus.

La consommation dans l’espace de l’UE des produits tels que la viande, le soja, le maïs, le bois, l’huile de palme ou encore le caoutchouc représente 10% de la déforestation mondiale. L’exploitation de ces produits au Cameroun menace aussi la survie des peuples autochtones. "Si l'Union européenne et le Cameroun ne réagissent pas, les peuples autochtones vont vivre comme des chauves-souris, parce que nous n’avons pas la force de nous défendre", s’inquiète Jeanne Biloa, issue du peuple autochtone bagyeli.

Les nouvelles mesures envisagées par l’Union européenne et le Royaume uni en matière de déforestation vont s'imposer aux Etats forestiers. La forêt, selon les experts, occupent 30% de la surface de la planète, mais elles sont gravement menacées par le déforestation.

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