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Crise soudanaise : la police disperse des étudiants manifestant près du Palais présidentiel


Manifestants à Khartoum au Soudan le 24 juin 2019.
Manifestants à Khartoum au Soudan le 24 juin 2019.

Depuis la dispersion dans le sang d'un sit-in devant le QG de l'armée le 3 juin, les protestataires réclamant un pouvoir civil tiennent de petits rassemblements à travers la capitale soudanaise.

Les chefs de la contestation ont appelé à une mobilisation de masse dimanche 30 juin pour faire pression sur le Conseil militaire de transition qui dirige le pays depuis la chute, le 11 avril, du président Omar el-Béchir poussé à la sortie par une vague de manifestations populaires ayant duré des mois.

Ils réclament que les généraux transmettent les rênes du pays à une autorité de transition comptant une majorité de civils.

Jeudi, quelque 300 étudiants ont participé à un rassemblement en centre-ville, scandant le slogan de la contestation "Liberté, paix, justice", ont indiqué des témoins à l'AFP.

"Plusieurs d'entre eux brandissaient des pancartes réclamant un pouvoir civil, alors qu'ils manifestaient pas très loin du palais présidentiel", a souligné un des témoins.

La police anti-émeute est rapidement intervenue, tirant des gaz lacrymogènes pour disperser la manifestation.

Dans la ville voisine d'Omdourman, environ 100 avocats se sont rassemblés devant un complexe judiciaire selon des témoins, brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Nous réclamons un état civil" ou encore appelant à participer à la "manifestation du million" dimanche 30 juin.

L'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation, a appelé à des rassemblements à travers le pays dimanche.

C'est le premier appel de cette envergure depuis la dispersion dans le sang le 3 juin d'un sit-in de manifestants installé devant le QG de l'armée à Khartoum.

Au moins 128 personnes ont été tuées dans l'opération et la répression qui s'est poursuivie les jours suivants, selon des médecins proches de la contestation. Les autorités ont évoqué un bilan de 61 morts.

Le Conseil militaire, accusé par les manifestants d'avoir mené la répression, a affirmé ne pas avoir ordonné la dispersion, assurant qu'il s'agissait initialement d'une opération antidrogue dans un secteur voisin.

Les manifestations prévues le 30 juin interviennent dans un contexte délicat.

La contestation peine à mobiliser alors qu'internet est largement bloqué depuis plus de trois semaines dans le pays, sur ordre du Conseil militaire.

Le mouvement semble aussi s'essouffler face au déploiement des forces de sécurité, notamment les paramilitaires des Forces de soutien rapide (RSF), stationnés à tous les coins de rue.

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