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Crise politique en Guinée-Bissau: entente sur une proposition de médiateurs ouest-africains


Le président Alpha Conde, à la tête du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG), salue les habitants dans les rues de Conakry en octobre 2015, Guinée, est le médiateur de la crise en cours en Guinée-Bissau.
Le président Alpha Conde, à la tête du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG), salue les habitants dans les rues de Conakry en octobre 2015, Guinée, est le médiateur de la crise en cours en Guinée-Bissau.

Les acteurs de la crise politique qui secoue la Guinée-Bissau depuis plus d'un an ont accepté une proposition de sortie de crise en six points soumise par des dirigeants ouest-africains en visite de médiation à Bissau samedi.

La délégation de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao, 15 pays) comprenait le président guinéen Alpha Condé, mandaté par cette organisation comme médiateur dans la crise, son homologue sierra-léonais Ernest Bai Koroma ainsi qu'un émissaire de la Libérienne Ellen Johnson Sirleaf, qui préside actuellement la Cédéao.

Les émissaires se sont entretenus avec le président bissau-guinéen José Mario Vaz, des membres de son gouvernement, de partis politiques représentés à l'Assemblée nationale et divers acteurs. Tous "se sont entendus" sur le projet de plan de sortie de crise" soumis par la Cédéao, indique le communiqué officiel diffusé samedi soir, à la fin de la visite de la délégation ouest-africaine.

Le premier point est la tenue d'une table ronde de tous pour "un dialogue inclusif" permettant d'élaborer "un plan de travail de deux ans".

Deuxième point: "la formation d'un gouvernement consensuel inclusif qui a également un mandat de deux ans pour travailler essentiellement sur la relance du développement et des réformes institutionnelles", selon le texte.

Aucune date n'a été fournie pour la tenue de la réunion inclusive et la mise en place de la nouvelle équipe ministérielle.

Les protagonistes ont aussi accepté "la révision de la Constitution, des lois électorales, des lois régissant les partis politiques", la mise en place d'un mécanisme de suivi du processus ainsi que l'exécution de projets de réformes des forces de défense et de sécurité.

La Guinée-Bissau traverse des turbulences politiques depuis la destitution en août 2015 par le président Vaz de son Premier ministre Domingos Simoes Pereira, chef du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC, au pouvoir), auquel tous deux appartiennent.

Le PAIGC conteste toujours la désignation, en juin 2016, de Baciro Dja comme Premier ministre. Et ses députés refusent de siéger au Parlement, empêchant le chef du gouvernement de présenter son programme de politique générale.

Selon la Constitution bissau-guinéenne, le choix du Premier ministre revient au parti majoritaire. Or le PAIGC a perdu récemment sa majorité parlementaire absolue de 57 sièges à la suite de la fronde de 15 députés.

M. Vaz a dit vouloir s'appuyer sur une majorité alternative, constituée des 41 députés du Parti de la rénovation sociale (PRS, opposition, deuxième formation du pays), et de 15 députés frondeurs du PAIGC, soit 56 sièges sur 102 au Parlement.

Les tensions à la tête de l'Etat inquiètent d'autant plus la communauté internationale que l'élection de M. Vaz en mai 2014 avait marqué un retour progressif à l'ordre constitutionnel dans cette ex-colonie portugaise d'Afrique de l'Ouest jusqu'alors en proie à une instabilité chronique, avec des tentatives de coup d'Etat militaires à répétition.

A Bissau samedi, les protagonistes sont apparus "impliqués dans une recherche de solution", et la Cédéao "a travaillé dans ce sens pour obtenir l'engagement de toutes les parties. Maintenant, tout dépend de la volonté des Bissau-Guinéens", a affirmé à l'AFP le ministre d'Etat et secrétaire général de la présidence guinéen, Naby Youssouf Kiridi Bangoura.

D'après la présidence guinéenne, la proposition de la médiation pour la sortie de crise avait reçu le soutien préalable de l'ONU, de l'Union africaine (UA), de l'Union européenne (UE) et de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP).

Avec AFP

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