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Crise ouverte à la tête de l'association Digital Africa qui soutient les start-up africaines


Claudel Noubissié, président de startup academy à Yaoundé, Cameroun, le 23 août 2017. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)
Claudel Noubissié, président de startup academy à Yaoundé, Cameroun, le 23 août 2017. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)

L'association Digital Africa, lancée en 2018 par le président français Emmanuel Macron pour soutenir les start-up africaines, traverse depuis plusieurs semaines une profonde crise de gouvernance conduisant à la démission de son président par intérim, a-t-on appris vendredi.

Le Sud-Africain d'origine nigériane Kizito Okechukwu a confirmé à l'AFP qu'il allait quitter ses fonctions, début mai.

En mai 2018, Emmanuel Macron avait exprimé son souhait que la France "prenne sa part au financement du développement des écosystèmes africains" et un fonds de l'Agence française de développement (AFD) de 65 millions d'euros avait été alloué pour accompagner des projets de startups sur la plateforme "Digital Africa".

Kizito Okechukwu, basé à Johannesburg, estime notamment avoir été poussé dehors par l'arrivée d'une nouvelle équipe dirigeante à la tête de l'association en 2020, en particulier la directrice exécutive Stéphan-Eloise Gras.

"On m'a demandé de lui donner ma délégation de pouvoir. On m'a dit qu'il était nécessaire d'avoir quelqu'un en France, l'AFD m'a dit que c'était le souhait de la présidence française", explique t-il.

Mais les deux camps se renvoient la responsabilité de la dégradation des relations au sein de l'association.

L'équipe dirigeante aux côtés de Mme Gras dénonce de son côté une campagne de harcèlement dont elle a été victime ces dernières semaines.

"Nous avons été recrutés pour mettre en œuvre des actions et demandons à être jugés sur nos résultats, qui sont visibles et salués. Toute notre activité est à l'arrêt depuis 3 mois malgré nos résultats", déplore l'équipe dirigeante dans une lettre ouverte publiée dans la Tribune Afrique.

"Nous, nous voulions un changement de méthode. On devait délivrer une promesse présidentielle sur laquelle il y avait beaucoup d'attentes. Et on a subi des attaques personnelles, on a été menacés", renchérit Mme Gras.

"On est arrivés avec beaucoup d'énergie et beaucoup d'envie et on a été freinés quand on nous a demandé de financer tel ou tel évènement qui ne rentrait pas selon nous dans la ligne stratégique. Il y avait une suspicion systématique de la part du président par interim vis-à-vis de notre équipe", abonde Isadora Bigourdan, directrice des programmes.

L'hypothèse d'une dissolution de l'association est envisagée et sera tranchée lors d'une assemblée générale extraordinaire le 7 mai prochain.

Contactée par l'AFP, la présidence française n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations.

Parmi les actions de Digital Africa, une enveloppe de 15 millions d'euros a par exemple été mise à disposition des jeunes entreprises numériques africaines, dans 45 pays, sous forme de prêts ou de subventions.

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