Cette invitation au "dialogue", lundi à 14H30 (18H30 GMT) à La Paz, à laquelle se joignent l'Union européenne et l'ONU, doit servir "à pacifier le pays et se mettre d'accord sur les conditions de nouvelles élections présidentielle et législatives et (l'élection) des nouveaux membres du Tribunal suprême électoral", a déclaré Mgr Aurelio Pesoa, secrétaire général de la Conférence épiscopale de Bolivie, lors d'un point de presse.
La présidente par intérim Jeanine Añez, une sénatrice de droite de 52 ans qui a remplacé l'ex-président de gauche Evo Morales la semaine dernière, a assuré dimanche qu'elle convoquerait "très vite" des élections.
Mais le Parlement doit encore désigner les sept nouveaux membres de l'autorité électorale, dont six ont été arrêtés après la présidentielle du 20 octobre à l'issue de laquelle Evo Morales avait revendiqué la victoire.
Après l'annonce de M. Morales, l'opposition avait crié à la "fraude" et organisé des manifestations. Acculé, lâché par l'armée, l'ex-président socialiste a démissionné le 10 novembre. Mais ses partisans manifestent chaque jour dans tout le pays, et notamment à La Paz, pour exiger le départ de Jeanine Añez.
Au moins 23 personnes ont trouvé la mort dans des violences qui émaillent ces manifestations, selon la Commission interarméricaine des droits de l'homme (CIDH).
Le foyer le plus intense se concentre dans la région de Cochabamba (centre), fief d'Evo Morales. Vendredi, neuf cultivateurs de coca pro-Morales sont morts dans des heurts avec les forces de l'ordre à Sacaba, près de Cochabamba, selon un bilan fourni par la CIDH samedi.
Des manifestants pro-Morales bloquent la route qui relie La Paz au centre et à l'est du pays, où se concentre la production agricole, ce qui entraîne des pénuries.