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La dette des pays africains atteindra 64% du PIB, selon le FMI


Vérification de la température d'un voyageur dans le cadre de la procédure de dépistage du coronavirus à l'aéroport international de Kotoka à Accra, au Ghana, le 30 janvier 2020. (Photo: REUTERS/Francis Kokoroko)
Vérification de la température d'un voyageur dans le cadre de la procédure de dépistage du coronavirus à l'aéroport international de Kotoka à Accra, au Ghana, le 30 janvier 2020. (Photo: REUTERS/Francis Kokoroko)

Face à une crise sanitaire et économique sans précédent, l’Afrique subsaharienne va subir une contraction économique de 1,6%, soit le taux le plus faible depuis les indépendances.

C’est ce qui ressort du tout dernier rapport sur les perspectives économiques du continent rendu public mercredi par le Fonds monétaire international (FMI), qui tient ses réunions de printemps cette semaine par visioconférence. Coronavirus oblige.

Selon le rapport, les pays au sud du Sahara font face à trois grands chocs, à savoir une perturbation de la production économique, une récession à l'échelle mondiale et une forte baisse des prix des matières premières.

Le FMI prévoit donc que la dette des pays d'Afrique subsaharienne ira de 58 % du produit intérieur brut (PIB) en 2019 à 64 % du PIB en 2020.

L’institution financière basée à Washington anticipe une chute de la croissance à l’échelle mondiale de l’ordre de 3%, “soit un repli bien pire que lors de la crise financière mondiale de 2008–09.”

“Outre les coûts humains croissants, la fermeture des lieux de travail, la perturbation des filières d’approvisionnement et la diminution de la main-d’œuvre due à la maladie ou aux décès peuvent profondément perturber la production. En outre, un confinement peut avoir des effets dévastateurs (par exemple, l’insécurité alimentaire) sur des foyers vulnérables qui vivent dans la précarité et ont un accès limité aux filets de sécurité sociale”, avertit le FMI.

Largement tributaires des matières premières, les pays africains sont déjà frappés par l’effondrement des cours du pétrole. Au Nigéria, la plus grande économie au sud du Sahara, une contraction de 3,4 % est prévue. Même cas de figure en Afrique du Sud, où l’activité économique accusait déjà un recul avant le pic de la pandémie.

Les organisations de la société civile, certains pays et même le Vatican, ont déjà tiré la sonnette d’alarme à ce sujet, appelant à une annulation de la dette des pays pauvres.

Lundi la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, avait annoncé “un allégement immédiat du service de la dette” dans une vingtaine de pays africains.

Il s’agit du Bénin, du Burkina Faso, des Comores, de la Gambie, la Guinée, la Guinée Bissau, le Libéria, Madagascar, le Malawi, le Mali, le Mozambique, le Niger, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, le Rwanda, l’archipel de São Tomé-et-Principe, la Sierra Leone, le Tchad et le Togo.

“Pour tous les pays, la priorité est de réduire au plus bas le coût humain de la crise en accélérant la préparation des systèmes de santé ”, souligne le rapport du FMI.

L'institution prévoit un rebond de la croissance autour de 4 % en 2021.

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