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Couvre-feu après des violences intercommunautaires meurtrières dans le nord du Nigeria


Un couvre-feu mis en place à Kafanchan, dans le nord du Nigeria, le 24 février 2017.
Un couvre-feu mis en place à Kafanchan, dans le nord du Nigeria, le 24 février 2017.

Le gouvernorat de Kaduna, où 55 personnes ont été tuées cette semaine dans des affrontements entre musulmans et chrétiens, a décrété dimanche un couvre-feu dans la capitale de cet Etat du nord du Nigeria, craignant un embrasement.

"Un couvre-feu de 24 heures a été décrété dans la ville de Kaduna et ses environs avec effet immédiat", a déclaré le porte-parole du gouverneur, Samuel Aruwan, dans un communiqué.

Le gouverneur Nasir El-Rufai a demandé sur Twitter aux habitants "de respecter les consignes", de ne pas sortir de chez eux, affirmant que cette décision "a été prise dans l'intérêt de l'Etat".

Cinquante-cinq personnes ont été tuées cette semaine dans des violences entre jeunes chrétiens et musulmans à Kasuwan Magani, une localité située à une cinquantaine de km de la ville de Kaduna.

Les violences ont éclaté jeudi entre des porteurs avec brouettes musulmans haoussa, d'une part, et chrétiens de l'ethnie Adara, d'autre part, à la suite d'une dispute sur le marché local.

Des représailles sanglantes ont été menées dans la foulée par des jeunes Adara contre la communauté musulmane de la ville, où de nombreuses maisons ont été incendiées.

Le couvre-feu a été décrété alors que des rumeurs se propageaient dimanche sur l'imminence d'autres représailles, des groupes de jeunes haoussa commençant à vandaliser des voitures autour du principal marché de Kaduna.

La zone de Kaduna, situé dans la ceinture centrale du Nigeria, point de rencontre entre un nord majoritairement musulman et un sud principalement chrétien, est un foyer de tensions traditionnel entre les différentes communautés.

La capitale de l'Etat eponyme a connu un pic de violences en 2002, lorsque plus de 3.000 personnes ont été tuées en quelques jours au cours d'émeutes liées à l'organisation du concours de Miss Monde censé se tenir dans la capitale fédérale Abujan, mais auquel les musulmans étaient opposés et qui a finalement été annulé.

Depuis lors, la ville est de fait coupée en deux, la communauté musulmane étant établie au nord et les chrétiens au sud.

Avec AFP

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