Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Le "moment de fierté" du chef des sénateurs républicains


Le chef de la majorité du Sénat américain, Mitch McConnell, lors d'une conférence de presse après que le Sénat eut voté pour confirmer la nomination du juge Brett Kavanaugh à la Cour suprême au Capitole américain à Washington, le 6 octobre 2018. REUTERS / Jonathan Ernst -
Le chef de la majorité du Sénat américain, Mitch McConnell, lors d'une conférence de presse après que le Sénat eut voté pour confirmer la nomination du juge Brett Kavanaugh à la Cour suprême au Capitole américain à Washington, le 6 octobre 2018. REUTERS / Jonathan Ernst -

"Le moment dont je suis le plus fier": le chef de la majorité républicaine au Sénat américain Mitch McConnell a salué dimanche la confirmation du juge controversé Brett Kavanaugh à la Cour suprême, une victoire pour les conservateurs avant des élections parlementaires cruciales en novembre.

"Je suis fier de mes collègues, c'est un jour important pour le Sénat des Etats-Unis", a déclaré M. McConnell sur Fox News.

Brett Kavanaugh, un magistrat conservateur de 53 ans, a été confirmé samedi par un vote sur le fil (50 voix pour, 48 contre), après avoir férocement combattu durant trois semaines des accusations d'abus sexuels remontant à sa jeunesse dans un milieu aisé.

Ces accusations ont accentué les clivages au sein de la société américaine et des milliers de personnes ont protesté dans le pays contre sa confirmation. Samedi encore, plusieurs centaines de personnes ont bruyamment manifesté devant le Capitole, siège du Congrès, à Washington.

Au sein même de la Chambre haute, les débats ont été âpres et le vote samedi a été plusieurs fois interrompu par des protestataires.

"La foule est descendue sur le Capitole et a tenté d'intimider nos membres pour qu'ils s'opposent à la nomination de cet homme intègre. Le Sénat ne s'est pas brisé. Nous avons résisté à la foule", a assuré M. McConnell.

Les démocrates, qui ont tout fait pour bloquer l'ascension du candidat de Donald Trump, ne pardonnent pas à l'élu du Kentucky d'avoir gelé la nomination en mars 2016 à la haute cour de Merrick Garland, le candidat de Barack Obama.

Le chef de file des républicains avait alors justifié l'obstruction par une "tradition" qui exclut, selon lui, un remplacement au sein de l'institution en année d'élection présidentielle.

En meeting dans le Kansas (centre), le président américain a salué samedi "une victoire énorme pour notre nation, notre peuple et notre Constitution bien-aimée".

Mais pour la sénatrice démocrate de Hawaï Mazie Hirono, le nom du juge Kavanaugh "est désormais entaché après avoir montré un visage partisan stupéfiant" lors de ses auditions au Sénat.

La bataille a exacerbé les divisions politiques et galvanisé les électeurs de chaque camp, avec en point de mire les élections parlementaires du 6 novembre.

L'effet Kavanaugh

Le sénateur républicain Lindsey Graham s'est dit sidéré par la colère des opposants à M. Kavanaugh.

"Je suis heureux que ceux qui ont tenté de renverser l'Etat de droit pour le remplacer par la loi de la foule aient perdu", a-t-il expliqué sur Fox News.

"Je n'ai jamais été aussi en colère de ma vie", a-t-il lancé, dénonçant ce qu'il a qualifié de campagne de "diffamation" contre le magistrat, un fervent défenseur ds valeurs conservatrices et chrétiennes.

"Je n'ai jamais fait campagne contre un collègue mais ça va changer", a-t-il mis en garde, suggérant qu'il pourrait s'impliquer dans les Etats gagnés par M. Trump en 2016.

Samedi soir, le président s'en était pris à la seule sénatrice républicaine n'ayant pas voté pour M. Kavanaugh. Lisa Murkowski, élue de l'Alaska qui remet son mandat en jeu en 2022, "ne s'en remettra pas", a lancé M. Trump.

Mais, interrogé sur CBS, M. McConnell a assuré qu'elle restait un "membre de la majorité sénatoriale".

Le sénateur démocrate Ben Cardin a noté que plusieurs questions clés lors des élections --le droit des femmes en matière de procréation, l'enquête indépendante sur une collusion présumée entre la Russie et l'équipe de campagne de M. Trump en 2016, les tentatives républicaines d'abroger la loi Obamacare sur la couverture maladie universelle-- pourraient un jour se retrouver devant la Cour suprême où les conservateurs sont désormais majoritaires.

"Ces questions feront partie du scrutin et le juge Kavanaugh les met en évidence", a dit M. Cardin sur Fox News.

Les démocrates espèrent que l'affaire Kavanaugh, après la polémique sur les enfants migrants séparés de leur famille, mobilisera les électeurs pour reprendre le contrôle du Congrès. Au-delà, certains pensent aussi à une destitution du juge conservateur.

Sur la chaine ABC, Mme Hirono a refusé dimanche d'évoquer ce sujet. "Nous avons une élection qui arrive", a-t-elle dit. "J'ai dit aux femmes qui sont en colère et déterminées (...) qu'elles devraient se concentrer comme un rayon laser sur les élections".

Avec AFP

XS
SM
MD
LG