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Corée du Nord: Washington détaille ses attentes avant le sommet Trump-Kim


Lancement du missile par la Corée du Nord, le vendredi 18 mars 2016. (Photo AP / Ahn Young-joon)
Lancement du missile par la Corée du Nord, le vendredi 18 mars 2016. (Photo AP / Ahn Young-joon)

Les Etats-Unis ont détaillé jeudi leurs attentes avant le nouveau sommet entre Donald Trump et Kim Jong Un: un "inventaire exhaustif" de l'arsenal de la Corée du Nord et une "feuille de route" en vue de son désarmement nucléaire.

En échange, ils sont prêts, à terme, à signer la fin de la guerre, rétablir des relations diplomatiques et favoriser le développement économique du pays étranglé par les sanctions internationales.

Le compte à rebours est enclenché avant ce rendez-vous crucial prévu fin février, dont le président américain a promis de dévoiler au "début de la semaine prochaine" la date précise et la ville asiatique qui l'accueillera.

"Je pense que la plupart d'entre vous sait où ça aura lieu", a ajouté Donald Trump. Le Vietnam est le pays hôte le plus probable, même si la Thaïlande restait encore en début de semaine une option envisagée.

Lors de leur premier sommet, historique, du 12 juin à Singapour, les deux hommes ont évoqué la dénucléarisation de la Corée du Nord mais, depuis, les négociations se sont enlisées et ce nouveau tête-à-tête doit donc permettre de réaliser des progrès concrets nécessaires pour ne pas se retrouver comme en 2017 au bord d'une guerre atomique.

A environ un mois de l'échéance, le représentant spécial des Etats-Unis pour la Corée du Nord Stephen Biegun a dressé l'état des lieux le plus complet à ce jour de la stratégie américaine.

Il a assuré que Washington restait "lucide" sur les chances de succès -- au moment où des divergences sont apparues au grand jour entre l'optimisme affiché par Donald Trump et le scepticisme de ses agences de renseignement.

"Nous devons préparer un plan B si le processus diplomatique échoue, et nous le faisons", a lancé l'émissaire lors d'un discours à l'université californienne de Stanford, reconnaissant que le chemin à parcourir était plus long que celui qui a été parcouru depuis un an.

Pour autant, il a préféré se concentrer sur l'objectif des Américains: la "dénucléarisation définitive et entièrement vérifiée" du régime reclus.

Le diplomate a fait le point sur les acquis de ce processus inédit engagé par les plus hauts dirigeants des deux pays, techniquement toujours en conflit malgré l'armistice de 1953 au terme de la guerre de Corée.

- "Démanteler et détruire" -

Selon lui, Kim Jong Un s'est notamment engagé, en octobre auprès du chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, à "démanteler et détruire" l'ensemble des installations d'enrichissement de plutonium et d'uranium de la Corée du Nord, et non seulement le complexe de Yongbyon, le plus connu.

Mais le numéro un de Pyongyang a fait cette promesse à la condition d'obtenir des "mesures correspondantes" de la part des Etats-Unis.

"De quoi s'agit-il exactement, je compte en discuter avec mon homologue nord-coréen lors de nos prochaines réunions", a dit Stephen Biegun, qui se rend à partir de dimanche dans la région pour rencontrer un émissaire sud-coréen puis poursuivre les tractations avec les négociateurs de la Corée du Nord.

Washington n'arrivera pas les mains vides.

"Le président Trump est prêt à mettre fin à cette guerre. C'est fini. Nous n'allons pas envahir la Corée du Nord. Nous n'avons pas l'intention de renverser le régime", a martelé le diplomate, laissant entendre qu'une déclaration de paix était sur la table.

Il a en revanche assuré que le retrait des soldats américains déployés en Corée du Sud n'était pas une option envisagée.

Les Nord-Coréens ont fait savoir qu'ils étaient davantage intéressés par une levée des sanctions, que les Etats-Unis n'envisagent qu'en toute fin de processus.

"Nous ne lèverons les sanctions que lorsque la dénucléarisation sera terminée", mais "nous n'avons pas dit: +nous ne ferons rien tant que vous n'aurez pas tout fait+", a expliqué Stephen Biegun, laissant entendre qu'une marge de négociation était possible.

Les Américains, eux, restent fermes sur leurs attentes, réitérant notamment une demande qui semblait être passée au second plan, celle d'un "inventaire exhaustif" de l'arsenal nord-coréen, préalable à "l'accès d'experts" pour des "inspections des sites-clés, conformément aux standards internationaux".

In fine, ils exigent "l'élimination ou la destruction des stocks de matériaux fissiles, d'armes, de missiles, de lanceurs et d'autres armes de destruction massive", a ajouté le négociateur, confirmant une définition très stricte de la dénucléarisation.

Pour cela, le prochain sommet doit permettre d'établir "une feuille de route de négociations", avec des "progrès significatifs et vérifiables sur la dénucléarisation", "des actes courageux et réels".

Avec AFP

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