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Les réfugiés rwandais à Brazzaville insensibles aux appels de rapatriement


Camp des réfugiés rwandais à Kintele au nord de Brazzaville, le 29 septembre 2017 (VOA/ Ngouela Ngoussou)
Camp des réfugiés rwandais à Kintele au nord de Brazzaville, le 29 septembre 2017 (VOA/ Ngouela Ngoussou)

A peine onze réfugiés rwandais sur les 9.200 enregistrés au Congo-Brazzaville se sont manifestés pour retourner au Rwanda. Tous les autres ne veulent pas rentrer. Ils redoutent toujours le pouvoir de Kigali.

Les gouvernements congolais et rwandais, ainsi que le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) ont rappelé à Brazzaville aux réfugiés rwandais que bientôt ils ne seront plus que de simples étrangers en séjour au Congo.

Le Rwanda, le Congo et le HCR déterminés à sensibiliser les réfugiés sur le retour au pays, le 28 septembre 2017. (VOA/ Ngouela Ngoussou)
Le Rwanda, le Congo et le HCR déterminés à sensibiliser les réfugiés sur le retour au pays, le 28 septembre 2017. (VOA/ Ngouela Ngoussou)



Selon la ministre des Affaires sociales, Antoinette Dinga Dzondo, dès le 1er janvier 2018, tous les réfugiés rwandais installés au Congo seront en situation de clandestinité. « En ce moment-là, nous appliquerons les lois et
règlements en la matière », a déclaré la ministre Dinga Dzondo qui a exhorté les réfugiés rwandais à se faire enregistrer auprès des autorités.

Dr Eric Ndayi Shimiye, réfugies rwandais à Brazzaville. (VOA/ Ngouela Ngoussou)
Dr Eric Ndayi Shimiye, réfugies rwandais à Brazzaville. (VOA/ Ngouela Ngoussou)



Pour Eric Ndayi Shimiye, un réfugié rwandais installé à Brazzaville où il exerce comme médecin, ce sont les deux gouvernements et le HCR qui poussent les réfugiés vers la clandestinité. « Nous ne sommes pas entrés au Congo comme des clandestins. Mais c’est le Rwanda et le Congo ainsi que la communauté internationale qui ne nous aident pas à vivre tranquillement. Aujourd’hui, plusieurs réfugiés sont prêts à reprendre la route des forêts, si on nous force de retourner au Rwanda », a-t- il affirmé.

Et pourtant, l’ambassadeur du Rwanda au Congo, Jean Baptiste Habialimana a assuré que le gouvernement de son pays avait tout mis en œuvre pour bien accueillir les réfugiés qui rentraient. Plus de trois millions de Rwandais ont pu regagner le bercail et bénéficient d’un accompagnement des autorités pour leur réinstallation au pays, a dit l’officiel rwandais.

Le HCR sait qu’il ne faut pas forcer le rapatriement d’un réfugié. C’est pourquoi, Cyr Modeste Kouame, le représentant du HCR à Brazzaville, mise sur la sensibilisation, afin que les réfugiés rwandais prennent la décision de retourner au bercail. Selon Cyr Modeste Kouame, les réfugiés ont été sensibilisés pendant quatre ans, et que la datte buttoir du 31 décembre 2017 ne devrait
pas les surprendre.

Jean Claude Nkundineza, président de l'Association des étudiants rwandais à Brazzaville, le 30 septembre 2017. (VOA/ Ngouela Ngoussou)
Jean Claude Nkundineza, président de l'Association des étudiants rwandais à Brazzaville, le 30 septembre 2017. (VOA/ Ngouela Ngoussou)



Sur 9.200 réfugiés rwandais enregistrés au Congo, seulement 11 se sont présentés pour retourner au pays. Un fiasco que les organisateurs du rapatriement imputent aux jeunes Rwandais, opposés à tout retour. « Nous ne sommes pas manipulés, nous sommes des cadres qui avons étudié. Nous nous servons des documents des Nations Unies comme le rapport Mapping sur le massacre des réfugiés rwandais en RDC. Au contraire, ils veulent étouffer une jeunesse qui dénonce ce processus de rapatriement », a dit Jean Claude Nkundineza, président de l’Association des étudiants rwandais à Brazzaville.

A trois mois de la date péremptoire du 31 décembre, le bras de fer se poursuit entre les réfugiés rwandais et le HCR, les gouvernements de Brazzaville et de Kigali.

Ngouela Ngoussou, Brazzaville

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