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Conakry "ville morte" à l'appel des syndicats et de l'opposition


La police se tient prête à disperser les manifestants à Conakry, en Guinée, le 6 février 2018.
La police se tient prête à disperser les manifestants à Conakry, en Guinée, le 6 février 2018.

Des véhicules ont été caillassés et des pneus brûlés lundi dans les rues de la capitale guinéenne Conakry, transformée en "ville morte" à l'appel des enseignants - en grève depuis deux semaines -, d'un puissant syndicat et de l'opposition qui dénonce des fraudes lors des récentes élections.

Selon le correspondant de VOA Afrique sur place, c'est le début dune série de manifestations contre les "les fraudes électorales".

Dans un climat social et politique déjà tendu, le principal parti de l'opposition, l'UFDG de l'ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, avait appelé vendredi à faire de ce lundi une journée "ville morte" à Conakry pour protester contre "la fraude électorale à grande échelle organisée par le gouvernement" lors des élections locales du 4 février.

"Si nous ne sommes pas entendus, nous allons étendre ces manifestations à toutes les villes de la Guinée dans les prochains jours", a prévenu le parti de M. Diallo, arrivé en deuxième position derrière le RPG, la formation du président Alpha Condé, lors d'un scrutin suivi par des violences post-électorales qui ont fait une dizaine de morts.

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Les principaux troubles se sont déroulés en début de matinée dans des quartiers de la capitale guinéenne traditionnellement hostiles au régime comme Cosa, Bambéto ou Wanidara, où tous les commerces étaient fermés, selon le correspondant de l'AFP. Dans les quartiers de Sangoya et Kipé, des barricades ont été par endroits érigées.

Au grand marché de Madina, poumon économique de Conakry, la quasi totalité des commerces étaient encore fermés vers 10 heures (locales et GMT), tandis que la circulation tournait au ralenti dans le centre administratif de la capitale.

Les écoles de Conakry étaient également à nouveau vides lundi. Depuis deux semaines, une faction dissidente du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG) a relancé un mouvement de grève entamé peu après la rentrée scolaire et qui a été lui aussi émaillé de manifestations meurtrières.

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Les leaders syndicaux, non reconnus par l'Etat, réclament une augmentation des salaires des enseignants de 40% avec effet rétroactif. Un de ses porte-parole a déclaré que la grève se poursuivrait malgré l'annonce samedi par le gouvernement d'une augmentation de 10% des traitements des enseignants.

La grogne sociale s'est même étendue lundi à l'ensemble de l'économie, à l'appel de l'Union générale des travailleurs de Guinée (UGTG), qui dénonce en vrac une mauvaise gestion de la sécurité sociale, des licenciements arbitraires dans plusieurs entreprises, la politisation de l'administration, les entraves à la liberté syndicale ou encore "l'indifférence" perçue de l'Etat face aux accidents de travail.

Le puissant syndicat a appelé les travailleurs de tous les secteurs (public, privé, mixte, informel) à arrêter le travail sur l'ensemble du pays "jusqu'à la satisfaction" de ses revendications.

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