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La communauté internationale appelle à un gouvernement d'union en Libye


Awad Mohammed Abdul-Sadiq, du Parlement de Tripoli, et Ibrahim Fethi Amish du Parlement reconnu par la communauté internationale, signent un accord, le 12 décembre 2015. (AFP PHOTO / FETHI BELAID / AFP / FETHI BELAID)
Awad Mohammed Abdul-Sadiq, du Parlement de Tripoli, et Ibrahim Fethi Amish du Parlement reconnu par la communauté internationale, signent un accord, le 12 décembre 2015. (AFP PHOTO / FETHI BELAID / AFP / FETHI BELAID)

Dix-sept pays et organisations internationales ont appelé la Libye à former un gouvernement d'union nationale et à opérer un cessez-le-feu immédiat, dimanche à Rome.

Une vingtaine de pays et organisations internationales ont appelé dimanche 13 décembre à Rome à un cessez-le-feu immédiat dans toute la Libye et à la mise en place rapide d'un gouvernement d'union pour mettre fin au chaos régnant dans le pays.

Un gouvernement d'union nationale "basé à Tripoli" est "essentiel pour faire face, en partenariat avec la communauté internationale, aux défis critiques auquel le pays est confronté dans les domaines humanitaire, économique et sécuritaire", ont annoncé ces pays dans un communiqué conjoint, à l'issue de la réunion co-présidée par l'Italie et les Etats-Unis.

"Nous appelons toutes les parties à accepter un cessez-le-feu immédiat et complet dans toute la Libye", ont-ils ajouté, en réaffirmant leur engagement à fournir une assistance humanitaire aux habitants. Selon l'ONU, 2,4 des 6 millions de Libyens en ont besoin, malgré les importantes ressources pétrolières du pays.

Les puissances occidentales souhaitent qu'un gouvernement d'union reprenne le pays en main pour tenter de contrer le développement de l'organisation Etat islamique (EI) autour de son fief de Syrte, ainsi que les réseaux de passeurs qui envoient chaque mois vers l'Italie des milliers de migrants dans des conditions inhumaines.

Statu quo impossible

"Nous ne pouvons pas permettre que le statu quo perdure en Libye", a martelé le secrétaire d'Etat américain John Kerry, lors d'un point-presse. "C'est dangereux pour la viabilité de la Libye, c'est dangereux pour les Libyens, et maintenant que Daech (acronyme arabe de l'EI, ndlr) renforce sa présence, c'est dangereux pour tout le monde".

Des représentants de 17 pays - les cinq membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU et des pays européens et arabes -, ainsi que de l'ONU, de l'Union européenne, de la Ligue arabe et de l'Union africaine se sont retrouvés dimanche à Rome, avec une quinzaine de représentants des principales factions libyennes, pour souligner la nécessité d'appliquer un accord conclu en octobre sous l'égide de l'ONU.

Cet accord doit être signé par des dizaines de représentants libyens mercredi à Skhirat, au Maroc. Il prévoit la mise en place, dans les 40 jours, d'un gouvernement d'union siégeant à Tripoli.

Le pays a pour l'instant deux Parlements, l'un dans la capitale et l'autre, reconnu par la communauté internationale, à Tobrouk (est).

Les critiques de cet accord, obtenu au forceps via une médiation étrangère, préviennent que toute tentative de précipiter le processus de réconciliation risque d'accentuer les divisions, et rappellent que les conditions de sécurité ne sont pas réunies pour l'instant à Tripoli pour y installer un gouvernement.

Optimisme

Mais les participants à la conférence de dimanche ont affiché leur optimisme.

L'émissaire de l'ONU pour la Libye, Martin Kobler, s'est ainsi dit "impressionné par la cohésion" autour de l'accord des délégués présents à Rome, qui représentaient selon lui "la grande majorité des Libyens". Et les participants ont assuré, dans le communiqué final, soutenir "les efforts du peuple libyen pour faire de la Libye un Etat sûr, démocratique, prospère et unifié".

"Ceux qui sont responsables des violences et ceux qui font obstruction et minent la transition démocratique libyenne devront en payer les conséquences", a prévenu ce communiqué, en évoquant une rupture de tout contact officiel avec les personnes refusant l'accord. Des diplomates ont également parlé de sanctions de l'ONU.

Pour le ministre français Harlem Désir, ce processus est "une priorité absolue pour la sécurité internationale, et en particulier en Méditerranée". Ceux qui ne le soutiendront pas "devront être combattus", a-t-il lancé.

La communauté internationale s'inquiète particulièrement de la présence de plusieurs milliers de combattants locaux et étrangers de l'EI dans la zone côtière de Syrte.

Elle affrontera cette menace "dans les prochains mois comme elle est en train de l'affronter aujourd'hui ailleurs", a déclaré le ministre italien des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, dans une allusion à l'Irak et à la Syrie.

Ancienne puissance coloniale, l'Italie "jouera un rôle de premier plan", a-t-il ajouté, alors que son pays s'est déjà dit prêt à prendre la tête d'une éventuelle intervention militaire, si elle a l'accord d'un gouvernement reconnu et un mandat précis de l'ONU.

"Nous combattrons le groupe Etat islamique partout où il représentera une menace pour notre sécurité", a également prévenu M. Désir.

Avec AFP

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