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Changer les stéréotypes sur l'Afrique, photo après photo


Le projet Everyday Africa au centre Pulitzer, à Washington DC, le 25 septembre 2017.
Le projet Everyday Africa au centre Pulitzer, à Washington DC, le 25 septembre 2017.

Quatre ans après la création du compte Instagram Everyday Africa, les photojournalistes américains Austin Merrill et Peter DiCampo reviennent sur le pouvoir de la photographie pour aller plus loin que les stéréotypes sur l'Afrique.

"Le problème avec les stéréotypes, ce n'est pas qu'ils sont faux, c'est qu'ils sont incomplets", analyse Austin Merrill, photjournaliste américain lors d'une présentation au centre Pulitzer, basé à Wahington DC.

Austin Merrill et Peter DiCampo connaissent bien l'Afrique de l'Ouest après l'avoir parcouru grâce au programme de peace corps - corps de la paix en français - respectivement en Côte d'Ivoire et au Ghana.

Les photojournalistes américains Austin Merrill et Peter DiCampo présentent leur projet Everyday Africa au centre Pulitzer, à Washington DC, le 25 septembre 2017.
Les photojournalistes américains Austin Merrill et Peter DiCampo présentent leur projet Everyday Africa au centre Pulitzer, à Washington DC, le 25 septembre 2017.

Il ne leur faut pas beaucoup de temps pour se rendre compte que les médias ne montrent qu'une partie de l'histoire africaine.

"Nous sommes allés dans les écoles aux Etats-Unis, et nous avons demandé aux élèves de décrire l'Afrique en un mot", raconte Peter DiCampo lors de sa présentation.

Sur un bout de papier, les mêmes mots reviennent. "Mauvais", "pauvre", "guerre", "crise", à l'image des médias, l'Afrique est imaginée comme étant toujours en conflit et en permanente paupérisation.

Instagram contre les stéréotypes

Les deux photojournalistes décident de lancer le compte EverydayAfrica sur Instagram en 2013.

Le compte Instagram Everyday Africa.
Le compte Instagram Everyday Africa.

Ils trouvent des photographes locaux pour partager leurs images. Etrangers ou Africains, 35 photographes racontent leur vie quotidienne en postant des photographies sur le compte Instagram.

Enfin, l'Afrique est présentée sous tous ses angles.

"Nous publions toujours des photographies sur les thématiques de la guerre ou des réfugiés, mais nous essayons d'aller plus loin en parlant aussi de ce qui se passe tous les jours en Afrique", explique Peter DiCampo.

Finalement, avec cet ensemble d'images, les deux fondateurs du projet décident d'en faire un livre de 450 pages.

Pour de nombreux photojournalistes africains, c'est la première fois qu'ils sont publiés dans un ouvrage.

"Pour les occidentaux, Everyday Africa est instructif, pour les Africains, et spécialement pour les Africains des diasporas, cela a été une inspiration, une affirmation de ce qu'ils ont toujours dit de chez eux", ​raconte Austin Merrill et Peter DiCampo, dans l'introduction du livre.

En 2017, le compte Instagram est suivi par plus de 370 000 personnes, mais a aussi dépasser les frontières du continent africain.

Everyday Everywhere

Le modèle de Everyday Africa inspire d'autres photographes. L'Asie, le Moyen-Orient, l'Europe de l'Est, se joignent à l'Afrique pour reprendre la parole dans le tourbillon photographique.

Le Moyen-Orient a été la première copie de Everyday et compte déjà plus de 155 000 abonnés.

Le concept Everyday s'est aussi décliné par thématique avec les réfugiés ou encore le changement climatique.

Pendant un temps, un compte avait même été mis en place en Corée du Nord, mais aucune publication n'est apparue depuis le 12 mai 2017.

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