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Tchad : "Ils ont fait une démonstration de force qui prouve leur faiblesse", selon Saleh Kebzabo


Dans une interview à VOA Afrique, le chef de l’opposition tchadienne explique que la marche prévue mardi s’est annulé d’elle-même étant donné le bouclage policier de tous les axes à NDjaména.

Mais d’autres opposants ont voulu braver l’interdiction de la marche comme Brice Mbaimon Guedmbaye, porte-parole du Collectif de l'opposition pour le changement, également joint par VOA Afrique.

Cette marche de l'opposition s'inscrit dans un contexte global de contestation du long pouvoir sans partage du président Idriss Deby Itno, en place depuis 26 ans, mais est distincte de celles des lycéens qui, dans plusieurs villes du pays, protestent contre le viol de la jeune Tchadienne Zouhoura par des fils de dignitaires.

Vu le dispositif sécuritaire, M. Kebzabo a annulé la marche. Une décision qui a contrarié d’autres leaders de l’opposition.

Saleh Kebzabo, ancien ministre de d’Idriss Deby de 1993 à 2001, avant de passer dans les rangs de l'opposition, est le président de l'Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR). Il est candidat, après avoir boycotté les scrutins de 2006 et 2011.

Saleh Kebzabo, chef de l’opposition tchadienne, joint par Nathalie Barge
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Lundi soir, le ministre de la Sécurité, Ahmat Bachir Mahamat, avait pris un arrêté interdisant la manifestation dans la capitale.

"Ils ont fait une démonstration de force qui prouve leur faiblesse, qui prouve bien que le régime a peur de tout ce qu’on peut faire", a déclaré à VOA Afrique Saleh Kebzabo, ajoutant : "aussi, je me réjouis de ce que nous avons ainsi préservé le sang du Tchadien", en allusion à de possibles nouvelles violences meurtrières des forces de l’ordre contre la population dans la rue.

Quant aux moyens de manifester contre le régime d’Idriss Deby, a souligné M. Kebzabo, "il y a beaucoup de possibilités qui s’offrent à nous, mais la plus importante c’est quand même l’élection du 10 avril. C’est ce jour-là que la grande citoyenneté va s’exercer, que ceux qui voudront en finir avec le régime pourront s’exprimer démocratiquement, et je pense qu’on pourra mettre fin de façon tout à fait démocratique à ce régime".

M. Kebzabo a souligné "la nécessité d’organiser un dialogue national au Tchad", comme le préconisait la conclusion des journées de discussions et d’échanges organisées par l’ONU en décembre à Ndjamena.

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De son côté, Brice Mbaïmon Guedmbaye, président du Mouvement des patriotes tchadiens (MPT), a estimé que la décision de Saleh Kebzabo d’annuler la marche du 23 février était une "reculade" qui a beaucoup déçu plusieurs de ses camarades de lutte.

"(…) il faudrait bien quand même que l’on prenne des risques pour notre pays", a-t-il déclaré à VOA Afrique, estimant que de telles interdictions sont à braver. Rappelant le contentieux électoral au sujet des cartes biométriques, M. Guedmbaye a par ailleurs précisé que les leaders de l’opposition allaient saisir la chambre administrative de la Cour Suprême en référé, "pour annuler purement et simplement cette décision et que désormais nos marches soient autorisées pour exprimer notre ras-le-bol".

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