Lors de votre discours devant le CNT, vous avez reconnu que les critiques étaient nombreuses à votre égard. Qu’auriez-vous pu mieux faire au cours des trois derniers mois ?
Catherine Samba-Panza : "J’ai fait du mieux que j’ai pu. Je savais que ça ne serait pas facile. Je n’avais pas conscience que ça serait aussi difficile. Je m’étais engagée à essayer de résoudre les nombreux problèmes de la Centrafrique et de répondre aux attentes de la population. J’ai tenté du mieux que j’ai pu. Des actes ont été posés mais beaucoup reste à faire."
Vous avez annonce un remaniement ministériel, quand aura-t-il lieu ?
Catherine Samba-Panza : "Nous allons prendre le temps de le faire avec le Premier ministre et éviter les erreurs du passé. Il nous a été reproché une faible représentativité des anti-balaka, un surnombre des ex-Seleka et de ne pas avoir totalement pris compte l’équilibre régional. Autant de critiques dont nous tiendrons compte."
Vous avez récemment reçu à la présidence, l’un des leaders anti-balaka, Patrice Edouard Ngaissona. N’est-ce pas un mauvais signal envoyé en matière d’impunité ?
Catherine Samba-Panza : "Pas du tout. Je l’ai reçu et à la sortie de mon bureau, il a été entendu par les services judiciaires. Il est aujourd’hui sous contrôle judiciaire. Il doit pointer deux fois par semaines. Il n’a pas échappé à la justice de son pays."
Les anti-balaka sont-ils des ennemis de la paix en Centrafrique ?
Catherine Samba-Panza : "Cela a été dit à un moment c’est vrai. Il s’agissait de groupes incontrôlés qui ont commis des actes décriés. Il a donc fallu prendre des actions contre eux."
Aujourd’hui, les anti-balaka sont donc plus fréquentables ?
Catherine Samba-Panza : "Je ne sais pas mais ils ont tendu la main et déclaré qu’ils voulaient ramener la paix dans leur localité."
Vous semblez satisfaite du niveau de sécurité à Bangui mais en dehors de la capitale, personne ne croit au rétablissement de l’autorité de l’Etat ?
Catherine Samba-Panza : "Absolument car on ne peut pas le faire en trois mois. Tout est progressif. Nous n’avons pas les moyens financiers pour le faire de façon globale. Lorsqu’il y a la sécurité avec la Misca ou Sangaris, nous nous déployons le personnel de l’administration." Les casques bleus en Centrafrique ne seront pas opérationnels avant ici septembre prochain N’est-ce pas trop tard ?
Catherine Samba-Panza : "Oui, septembre c’est très loin. Les Nations Unies ont des procédures à suivre, un agenda. J’aimerais bien que cet agenda soit avancé. La période de soudure, entre mai et septembre, est une période de tous les dangers. Les groupes armes vont essayer d’occuper le terrain."
Les musulmans ont-ils ont encore un avenir en Centrafrique ?
Catherine Samba-Panza : "Bien sûr. Ils sont chez eux. Ils ont connu des moments difficiles. Au niveau de la population, il y a une prise de conscience pour dépasser toute cette violence. Progressivement, nous essayons d’améliorer notre vivre ensemble."
Que pensez-vous de la création de l'Organisation de la résistance musulmane centrafricaine d’Abakar Sabone ?
Catherine Samba-Panza : "Cela participe à son désir de partition. Si c'est un mouvement politique qui vise à préparer sa participation à la prochaine élection, nous sommes dans un pays démocratique, nous n'y voyons pas d'inconvénient. S'il s'agit de prôner la partition, nous allons nous y opposer."
Vous vous opposez à la partition de votre pays mais, dans les faits, n’a-t-elle pas déjà eu lieu ?
Catherine Samba-Panza : "C'est vrai que dans les faits, les éléments de l'ex-Seleka se sont tous retrouves vers l'est du pays après le départ de Michel Djotodia. Cela dit, ce n'est pas tout l'Est. L'administration est présente à Ndele, Bria, Bambari, etc. Cette partition souhaitée par les forces negatives n'est pas acceptée par les Centrafricains et encore moins par les autorités."
Face à tous ces défis, pourquoi maintenez-vous le cap des prochaines élections pour février 2015 ?
Catherine Samba-Panza : "Je me suis engagé pour une transition de douze mois avec comme objectif l'organisation des élections le 15 février 2015. Je dois faire en sorte que ce délai soit maintenu. Maintenant, si l'autorité nationale des élections et la communauté internationale estiment que le chronogramme n'est pas tenable pour des raisons objectives, nous nous assiérons pour en parler. Si je décide moi-même d'assouplir ce calendrier, on me reprochera de vouloir m'incruster à la tête de l'Etat. Ce n'est pas mon souhait."
Propos recueillis par Nicolas Pinault
Catherine Samba-Panza : "J’ai fait du mieux que j’ai pu. Je savais que ça ne serait pas facile. Je n’avais pas conscience que ça serait aussi difficile. Je m’étais engagée à essayer de résoudre les nombreux problèmes de la Centrafrique et de répondre aux attentes de la population. J’ai tenté du mieux que j’ai pu. Des actes ont été posés mais beaucoup reste à faire."
Vous avez annonce un remaniement ministériel, quand aura-t-il lieu ?
Catherine Samba-Panza : "Nous allons prendre le temps de le faire avec le Premier ministre et éviter les erreurs du passé. Il nous a été reproché une faible représentativité des anti-balaka, un surnombre des ex-Seleka et de ne pas avoir totalement pris compte l’équilibre régional. Autant de critiques dont nous tiendrons compte."
Vous avez récemment reçu à la présidence, l’un des leaders anti-balaka, Patrice Edouard Ngaissona. N’est-ce pas un mauvais signal envoyé en matière d’impunité ?
Catherine Samba-Panza : "Pas du tout. Je l’ai reçu et à la sortie de mon bureau, il a été entendu par les services judiciaires. Il est aujourd’hui sous contrôle judiciaire. Il doit pointer deux fois par semaines. Il n’a pas échappé à la justice de son pays."
Les anti-balaka sont-ils des ennemis de la paix en Centrafrique ?
Catherine Samba-Panza : "Cela a été dit à un moment c’est vrai. Il s’agissait de groupes incontrôlés qui ont commis des actes décriés. Il a donc fallu prendre des actions contre eux."
Aujourd’hui, les anti-balaka sont donc plus fréquentables ?
Catherine Samba-Panza : "Je ne sais pas mais ils ont tendu la main et déclaré qu’ils voulaient ramener la paix dans leur localité."
Vous semblez satisfaite du niveau de sécurité à Bangui mais en dehors de la capitale, personne ne croit au rétablissement de l’autorité de l’Etat ?
Catherine Samba-Panza : "Absolument car on ne peut pas le faire en trois mois. Tout est progressif. Nous n’avons pas les moyens financiers pour le faire de façon globale. Lorsqu’il y a la sécurité avec la Misca ou Sangaris, nous nous déployons le personnel de l’administration." Les casques bleus en Centrafrique ne seront pas opérationnels avant ici septembre prochain N’est-ce pas trop tard ?
Catherine Samba-Panza : "Oui, septembre c’est très loin. Les Nations Unies ont des procédures à suivre, un agenda. J’aimerais bien que cet agenda soit avancé. La période de soudure, entre mai et septembre, est une période de tous les dangers. Les groupes armes vont essayer d’occuper le terrain."
Les musulmans ont-ils ont encore un avenir en Centrafrique ?
Catherine Samba-Panza : "Bien sûr. Ils sont chez eux. Ils ont connu des moments difficiles. Au niveau de la population, il y a une prise de conscience pour dépasser toute cette violence. Progressivement, nous essayons d’améliorer notre vivre ensemble."
Que pensez-vous de la création de l'Organisation de la résistance musulmane centrafricaine d’Abakar Sabone ?
Catherine Samba-Panza : "Cela participe à son désir de partition. Si c'est un mouvement politique qui vise à préparer sa participation à la prochaine élection, nous sommes dans un pays démocratique, nous n'y voyons pas d'inconvénient. S'il s'agit de prôner la partition, nous allons nous y opposer."
Vous vous opposez à la partition de votre pays mais, dans les faits, n’a-t-elle pas déjà eu lieu ?
Catherine Samba-Panza : "C'est vrai que dans les faits, les éléments de l'ex-Seleka se sont tous retrouves vers l'est du pays après le départ de Michel Djotodia. Cela dit, ce n'est pas tout l'Est. L'administration est présente à Ndele, Bria, Bambari, etc. Cette partition souhaitée par les forces negatives n'est pas acceptée par les Centrafricains et encore moins par les autorités."
Face à tous ces défis, pourquoi maintenez-vous le cap des prochaines élections pour février 2015 ?
Catherine Samba-Panza : "Je me suis engagé pour une transition de douze mois avec comme objectif l'organisation des élections le 15 février 2015. Je dois faire en sorte que ce délai soit maintenu. Maintenant, si l'autorité nationale des élections et la communauté internationale estiment que le chronogramme n'est pas tenable pour des raisons objectives, nous nous assiérons pour en parler. Si je décide moi-même d'assouplir ce calendrier, on me reprochera de vouloir m'incruster à la tête de l'Etat. Ce n'est pas mon souhait."
Propos recueillis par Nicolas Pinault