Cet homme de 38 ans à l'allure juvénile et aux cheveux plaqués sur le côté porte le même nom que son adversaire, le conservateur Fabricio Alvarado, et tout comme lui, il est un ancien journaliste qui aime chanter. Mais la ressemblance s'arrête là.
Tandis que son opposant, un pasteur évangélique de 43 ans, se montre fermement opposé au mariage homosexuel, lui propose au contraire un rôle accru de l'Etat pour promouvoir l'économie et défendre les droits de l'homme, dont les unions entre personnes du même sexe.
A la différence de Fabricio, vedette de la musique chrétienne, le candidat du Parti action citoyenne (PAC, la formation au pouvoir) préfère le rock et n'a pas hésité à jouer de la guitare durant la campagne électorale.
Voix grave et phrasé posé, Carlos se distingue par ses appels au rassemblement, regroupant autour de sa candidature d'autres formations politiques.
Ancien ministre du Travail et des Affaires sociales de l'actuel gouvernement, le nouvel élu, père d'un garçon de cinq ans, est diplômé en journalisme, profession qu'il exerça pour l'hebdomadaire Ojo.
Rock progressif
C'est durant ses études universitaires qu'il a développé son goût pour la musique, en intégrant un groupe de rock progressif, "Dramatika".
Il a décidé d'abandonner le journalisme après avoir interviewé dans un quartier pauvre une femme dont le fils, qui avait des problèmes psychologiques, venait d'être tué, a-t-il raconté à la chaîne Teletica.
"Je me souviens avoir vu pleurer cette femme avec tellement d'impuissance et j'étais en train de capter ce moment d'injustice. J'allais le partager avec beaucoup de gens, mais je ne pouvais rien faire face à cette inégalité. C'est là que j'ai renoncé au journalisme, car j'ai compris qu'il fallait s'engager pour changer les choses", a-t-il confié.
Le nouveau président a étudié les sciences politiques, avec un passage par l'université du Sussex, en Angleterre.
Au retour, il a suivi sa femme, l'architecte Claudia Robles - déjà sa fiancée au lycée - quelques années au Panama pour son travail à elle.
C'est là qu'il a écrit ce qu'il considère comme le meilleur de ses trois romans: "Las posesiones" (Les possessions), un récit historique relatant la confiscation des biens appartenant à des Allemands et des Italiens durant la Seconde guerre mondiale.
Après cette parenthèse au Panama, Carlos Alvarado est ensuite revenu au Costa Rica en 2014 pour participer à la campagne électorale de l'actuel président Luis Guillermo Solis, en tant que responsable de la communication. Une fois élu, ce dernier lui confiera le portefeuille des Affaires sociales.
En tant que candidat du parti sortant, il a dû se démarquer de l'actuel gouvernement secoué par une affaire de trafic d'influence.
Avec AFP