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Canada: L'ambassade du Sénégal souligne la "gravité" des "violences policières" contre une de ses diplomates


ARCHIVES - Un policier en patrouille à Québec, au Canada, le 29 janvier 2017.
ARCHIVES - Un policier en patrouille à Québec, au Canada, le 29 janvier 2017.

La diplomate sénégalaise Niang Oumou Kalsoum Sall a été menottée et frappée, selon Dakar, lors d'une descente musclée de la police à son domicile dans la banlieue d'Ottawa, au Québec.

L'ambassade du Sénégal à Ottawa a déploré samedi la diffusion d'informations "fausses et choquantes" sur une de ses collaboratrices, visant selon elle à "diluer la gravité" des "violences policières inadmissibles" subies par la diplomate.

Son interpellation début août avait provoqué un tollé au Sénégal et l'embarras du gouvernement canadien.

Mme Niang Oumou Kalsoum Sall, conseillère des Affaires étrangères, a été victime d'une "violence physique et morale humiliante", en étant menottée et frappée, selon Dakar, lors d'une intervention à son domicile de la police de Gatineau, banlieue québécoise d'Ottawa.

L'intervention visait à accompagner un huissier venant notifier à la diplomate une ordonnance d'un tribunal administratif du logement. Celle-ci, obtenue par Radio Canada et consultée par l'AFP condamnait la diplomate à payer plus de 45.000 dollars canadiens (34.000 euros) à son propriétaire pour "loyer non payé" et dommages au logement.

Dans une note d'information en fin de semaine, l'ambassade du Sénégal estime que les "allégations" contre Mme Niang "trahissent une volonté manifeste de diluer la gravité de l'incident qui porte sur une violation flagrante et grave des dispositions de la convention de Vienne sur les relations diplomatiques".

Elle regrette aussi que les informations relayées par la presse "soient fondées sur la seule version du bailleur".

Entendant "rétablir les faits", la note détaille les longues démêlées de Mme Niang avec son propriétaire, faisant valoir que celle-ci a été de bonne foi tout au long, qu'elle avait subi depuis le début des problèmes de chauffage et d'humidité dus à un non respect des normes de construction et que son propriétaire s'était montré menaçant à son égard.

Exaspérée, Mme Niang a finalement décidé de déménager en octobre 2020 et, lors de la remise des clés, a offert au gestionnaire du logement le dernier loyer dû, ce que celui-ci a refusé.

Toujours selon l'ambassade, Mme Niang a reçu quelques mois plus tard par voie d'huissier une demande de paiement de 57.207 dollars (43.000 euros) devant couvrir notamment les frais de reconstruction de la maison.

Mme Niang de son côté indiqué par voie d'avocat qu'elle ne devait au propriétaire que le loyer du mois d'octobre que le gestionnaire n'avait pas voulu prendre.

L'ambassade estime qu'à la lumière de ces explications les accusations portées contre Mme Niang ne tiennent pas.

"Rien dans cette affaire ne peut justifier les violences subies par Mme Niang et ses enfants mineurs", conclut l'ambassade en indiquant "suivre de très près l'enquête qui a été ordonnée sur les agissements inacceptables des agents de la police".

Le gouvernement canadien avait condamné l'incident, le jugeant inacceptable.

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