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Les jeunes désœuvrés se lancent dans la pêche au Burundi


Un jeune propose une anguille à un client à la coopérative Kopi Mukopo à Mbanda, à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Bujumbura, 8 août 2017. (VOA/Christophe Nkurunziza)
Un jeune propose une anguille à un client à la coopérative Kopi Mukopo à Mbanda, à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Bujumbura, 8 août 2017. (VOA/Christophe Nkurunziza)

Sept jeunes hommes ont créé une coopérative pour la culture du poisson au Burundi. Le projet s’agrandit et génère de bons revenus. Il suscite de l’émulation auprès d’autres jeunes désœuvrés qui commencent à suivre les pas.

Mpanda se situe à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Bujumbura.

Jeunes et vieux, en rang, se disputent une place pour avoir la chance d’acheter un bon poisson.

Une pêche au filet dans un étang à la coopérative Kopi Mukopo à Mbanda, à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Bujumbura, 8 août 2017. (VOA/Christophe Nkurunziza)
Une pêche au filet dans un étang à la coopérative Kopi Mukopo à Mbanda, à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Bujumbura, 8 août 2017. (VOA/Christophe Nkurunziza)

Des étangs d’eau ont été aménagés par une équipe de sept jeunes chômeurs sur la colline Kizina de la commune de Mpanda dans la province de Bubanza depuis plus de trois ans.

Il s’agit d’une coopérative appelée Kopi Mukopo créée pour faire de la pisciculture. Au départ composée de cinq étangs, elle en compte aujourd’hui cinquante.

"Il y a plusieurs sortes de poissons dans ces étangs. Des tilapias nilotiques ou Ingege en Kirundi ou Makoke. D’autres sont appelés Kambale, plus connus sous le nom de Klarias. Il y a aussi l’anguille ou Njombo en swahili-kirundi. Nous avons commencé avec cinq étangs. Avant, on récoltait deux cents kilos par ans mais nous avons aujourd’hui, plus de six tonnes. Et le bénéfice se chiffre à plus de six millions de francs burundais que l’on partage entre les membres de notre coopérative. Mais le capital est gardé pour agrandir nos étangs," raconte Cyriaque Ndayiragije, le président de cette association de jeunes qui s’agrandit au jour le jour.

La coopérative Kopi Mukopo gagne chaque année au moins 36 millions de francs burundais.

Mais comment cette idée a-t-elle muri au départ?

"Quand on a terminé nos études, on n’a pas trouvé de travail et parmi nous il y a ceux qui ont étudié. On avait de la force physique. On s’est réuni et nous avons créé cette coopérative. Il y a des fonctionnaires qui commencent à venir nous rejoindre. Nous avons constaté que la production des poissons dans le Lac Tanganyika diminuait terriblement et que la population d’ici aimait le poisson. Nous avons alors démarré notre projet. Nous vendons un kilo de poisson cinq milles francs alors que le poisson Ndagala (fretins) du Lac Tanganyika coûte 28 milles. La population ici est vraiment contente de cette coopérative car elle se procurer du poisson frais à bas prix," explique M. Ndayiragije.

Tout le monde veut acheter du poisson pour aller faire la fête à la maison avec la patte de manioc.

Cette femme avec un autre homme témoignent.

"Le prix du poisson du Lac Tanganyika est vraiment cher. Mais ici, le poisson est délicieux et coûte moins cher. Les enfants m’attendent impatiemment car ils vont manger aussitôt que j’arrive à la maison. Si les jeunes Burundais pouvaient faire de tels projets, ils auraient beaucoup d’argent et le banditisme pourrait diminuer," soutient la cliente.

"On ne trouve pas souvent à Bujumbura le poisson appelé Isomvyi. A Bujumbura, on y va seulement pour acheter le poisson Mukeke et du poisson Ndagala. C’est un très bon projet qui aide beaucoup la population à trouver de la nourriture. Le projet aide les gens à travailler. Mes enfants attendant parce qu’ils savent qu’ils vont diner à midi," affirme pour sa part l’homme.

L’intérêt de cette coopérative est immense pour les membres. Aujourd’hui, trois étudiants bénéficient d’une bourse payée par la coopérative qui veut agrandir les étangs à deux cents pour un future proche.

Reportage de Christophe Nkurunziza à Bujumbura pour VOA Afrique.

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