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Burundi : trafic humain vers Oman et l’Arabie saoudite


Une femme transporte ses effets personnels à Bujumbura, le 7 novembre 2015. (AP Photo)
Une femme transporte ses effets personnels à Bujumbura, le 7 novembre 2015. (AP Photo)

Le Forum pour la conscience et le développement (FOCODE) a dénoncé, dans un rapport, le trafic de filles et femmes du Burundi à destination d’Oman et d’Arabie saoudite. Certaines autorités de l’Etat sont épinglées.

Dans un rapport de 15 pages, le Forum pour la conscience et le développement (FOCODE) a détaillé ce qu’il a appelé « Ampleur préoccupante du trafic de filles au Burundi ».

Le président du FOCODE Pacifique Nininahazwe a dit à VOA Afrique que « les sociétés impliquées sont régulièrement enregistrées par l’Agence de Promotions des investissements (API) ». Des autorités, dit-il, apportent du "soutien aux trafiquants".

- « Soutien et complicité de l’Etat » -

Pacifique Nininahazwe a également pointé du doigt des responsables du parti au pouvoir le CNDD-FDD.

« Ils sont actifs dans le recrutement dans plusieurs localités du pays comme Cankuzo, Bubanza. Certains ont même envoyé leurs épouses à cause des salaires alléchants », a-t-il déclaré.

Mais le président du FOCODE admet que son rapport ne contient pas l’avis officiel de l’autorité du parti présidentiel.

« Mon organisation ne peut pas travailler officiellement au Burundi », a-t-il expliqué, arguant que le rapport a néanmoins pris en compte la « version confidentielle » livrée par certains ténors du parti.

La PAFE, la Police de l’Aire et des Frontières, facilite les sociétés impliquées en leur octroyant les « passeports groupés », a allégué Pacifique Nininahazwe.

Pacifique Nininahazwe joint par Eric Manirakiza
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- « Des familles disloquées » -

Le FOCODE décrit une « situation difficile » des familles dont les filles ou les femmes ont été déportées. « Chagrin, des familles disloquées, abandon d’enfants, abandon scolaire » sont leur quotidien, selon Pacifique Nininahazwe. Il a imploré le gouvernement de « stopper ce trafic », de « sensibiliser les communautés », de « rapatrier les victimes », mais aussi « d’enquêter pour sanctionner les auteurs ».

Le 28 juin 2016, au micro du correspondant de VOA Afrique à Bujumbura, le porte-parole de la police burundaise Pierre Nkurikiye a reconnu l’existence des sociétés qui recrutent et a même annoncé l'arrestation de sept personnes présumées auteurs.

Avec AFP

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