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Au moins 46 localités burkinabè étaient assiégées par les jihadistes en juillet, selon Amnesty


Selon l'ONG Acled, les violences des groupes armés jihadistes au Burkina ont fait depuis 2015 plus de 17.000 morts, civils et militaires.
Selon l'ONG Acled, les violences des groupes armés jihadistes au Burkina ont fait depuis 2015 plus de 17.000 morts, civils et militaires.

Au moins 46 localités du Burkina Faso étaient assiégées en juillet par des groupes armés jihadistes y commettant des crimes contre des civils et portant atteinte aux droits humains, a affirmé l'ONG Amnesty international dans un rapport publié jeudi.

En juillet, "au moins 46 localités étaient sous une forme particulière de siège imposée par des groupes armés au Burkina Faso", écrit l'ONG, qui rappelle que ces groupes sont affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique. "Ces villes et villages" se trouvent "sur tout le territoire du pays", même si "deux régions sont particulièrement touchées: le Sahel (nord) et la Boucle du Mouhoun (ouest)", précise-t-elle.

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Amnesty International "définit un village ou ville assiégé par des groupes armés comme étant une localité où l’armée et/ou les VDP (Volontaires pour la défense de la patrie, supplétifs civils de l'armée) sont présents" et où des groupes armés "interdisent ou limitent l’accès des personnes, des biens et services". "Ces groupes armés empêchent l’accès des populations assiégées à la nourriture, à l’eau potable et aux soins de santé, les forçant à se déplacer", ajoute l'ONG, qui précise qu'ils ont aussi "enlevé des femmes et des filles" et commettent des attaques meurtrières contre la population civile.

Selon l'ONG Acled, les violences des groupes armés jihadistes au Burkina ont fait, depuis le début du conflit en 2015, plus de 17.000 morts, civils et militaires, dont 6.000 depuis début 2023. Le pays compte également plus de deux millions de personnes déplacées. En outre, "la situation humanitaire s’est considérablement dégradée" depuis l'"expansion" en 2022 de cette "nouvelle tactique" qu'est l'état de siège, ajoute Amnesty.

"Selon le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires, un Burkinabè sur cinq, soit 4,7 millions de personnes, a besoin d’une aide humanitaire", rapporte l'ONG. Amnesty affirme également que "373 centres médicaux ont fermé en raison du conflit", une situation qui complique "l’accès aux soins de 3,5 millions de personnes".

Si l'ONG reconnaît au gouvernement burkinabè "une certaine volonté de répondre aux besoins humanitaires", elle déplore la mise en place de "mesures qui entravent le travail des organisations caritatives et l’accès aux civils ayant besoin d’assistance". Elle rappelle qu'au Burkina, deux coups d'Etat ont eu lieu en 2022. Le dernier a vu arriver au pouvoir l'actuel président de transition, le capitaine Ibrahim Traoré.

Enfin, Amnesty dit avoir "recueilli des informations et des témoignages sur des crimes perpétrés par les forces armées dans le village de Holdé (nord)", en novembre 2022.

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