A partir de 1997, le gouvernement du Botswana avait expulsé la majorité des Bushmen de la Réserve centrale du Kalahari (CKGR, centre du Botswana), dans le but affiché de protéger le parc naturel.
Mais en 2006, un tribunal du Botswana avait jugé que les Bushmen, descendants des premiers habitants d'Afrique australe, étaient en droit de retourner sur leurs terres ancestrales.
"Aujourd'hui, le gouvernement affirme que seul un petit nombre de Bushmen nommés dans des documents de justice ont le droit de rentrer chez eux", assure Survival International dans un communiqué.
"En vertu d'un système qui a été comparé aux lois de laissez-passer de l'apartheid (en Afrique du Sud), le gouvernement force maintenant les enfants et proches (des personnes vivant dans la CKGR) à demander un permis pour leur rendre visite, faute de quoi ils encourent sept ans de prison", dénonce l'organisation pour la défense des peuples indigènes.
"Le gouvernement du Botswana pense qu'il peut mentir sur la détresse infligée aux Bushmen, mais le jugement est clair", estime le directeur de Survival International, Stephen Corry.
L'ONG dit espérer que le président, Ian Khama, "marquera le 50e anniversaire de l'indépendance du Botswana (30 septembre 1966) en écoutant enfin les Bushmen (...) et la Haute Cour", qui a rendu son jugement en 2006. "C'est de la plus haute importance à la fois pour la survie des Bushmen et pour tous ceux qui se préoccupent de la démocratie et de l'application de la loi au Botswana", a-t-il conclu.
Pour justifier les expulsions à partir de 1997, le gouvernement avait affirmé que le mode de vie d'agriculteurs sédentaires des Bushmen, autrefois fondé sur la cueillette et la chasse à l'arc, était devenu incompatible avec la protection de la vie sauvage dans la réserve. Il avait mis en place un programme de relocalisation, moyennant compensation en argent et en bétail.
Mais pour les ONG, les diamants du Kalahari et le tourisme ont tout simplement eu raison de ce peuple de chasseurs-cueilleurs.
Les Bushmen, l'une des communautés les plus marginalisées d'Afrique, également appelés San ou Bochiman, comptent quelque 100.000 personnes, qui vivent pour l'essentiel au Botswana et en Namibie.
Avec AFP