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Biden reçoit le président kényan Ruto, un allié clé en Afrique


Le président kenyan William Ruto et son épouse, la première dame Rachel Ruto, dans le Maryland, le 22 mai 2024, avant une visite d'État à la Maison Blanche.
Le président kenyan William Ruto et son épouse, la première dame Rachel Ruto, dans le Maryland, le 22 mai 2024, avant une visite d'État à la Maison Blanche.

Il n'y avait pas eu de visite d'Etat de dirigeant africain à Washington depuis 2008: c'est dire si Joe Biden soigne la relation avec son homologue kényan William Ruto, qu'il recevra mercredi et jeudi à la Maison Blanche.

Le président américain, qui voit dans le Kenya un allié clé sur un continent en pleines convulsions politiques, où la Chine et la Russie avancent leurs pions, accueillera le chef d'Etat kényan à 16h00 locales (20h00 GMT).

Joe Biden veut aussi s'appuyer sur le Kenya pour faire face à la crise sécuritaire et politique en Haïti: Nairobi s'apprête à y envoyer des policiers pour diriger une mission multinationale sensible.

Les deux hommes participeront mercredi à une table ronde sur l'innovation avec des chefs d'entreprises, en prélude à la visite d'Etat en bonne et due forme qui se tiendra jeudi, et donnera à la Maison Blanche l’occasion de déployer tout son faste protocolaire.

"C'est une visite significative", marquant 60 années de relations entre les deux pays, et qui doit permettre d'"ouvrir de nouvelles voies" de coopération, a commenté mardi la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre.

"Le Kenya est un partenaire clé dans de nombreux domaines: la sécurité, le commerce, l'investissement, la santé, et le climat", a-t-elle ajouté. La venue de William Ruto "symbolise aussi notre volonté plus large d'approfondir nos partenariats en Afrique", a-t-elle souligné.

Joe Biden, qui ne s'est pas rendu en Afrique, bien qu'il l'ait promis à plusieurs reprises, espère néanmoins affirmer la place des Etats-Unis sur un continent qu'ils avaient délaissé ces dernières années.

Revers

Il a fort à faire, comme en témoigne le revers stratégique tout juste essuyé au Niger, d'où les Etats-Unis doivent retirer leurs troupes, à la demande du régime militaire arrivé en juillet. Ils se voient ainsi contraints d'abandonner une zone, le Sahel, où la Russie et l'Iran gagnent du terrain, sur fond de menace jihadiste.

La succession de coups d'Etat en Afrique de l'Ouest, les crises en Afrique de l'Est, et le rejet à travers le continent des influences occidentales - française et américaine, surtout - mettent à mal la vision qu'entend défendre Joe Biden en Afrique, basée sur la promotion de la démocratie. La volonté du président américain de développer des partenariats économiques en Afrique bute par ailleurs sur la concurrence de la Chine, qui y multiplie les projets d'infrastructures et les investissements.

Pékin est par exemple le principal importateur et créancier du Kenya. Sans compter la politique américaine de soutien à l'Ukraine et à Israël, qui est loin de faire l'unanimité sur le continent.

Dans ce contexte, les Etats-Unis misent gros sur le Kenya, considéré comme un havre de stabilité démocratique et une locomotive économique, dont la pandémie a toutefois freiné l'élan.

William Ruto compte sur les Etats-Unis pour relancer cette machine économique, par exemple en prolongeant après 2025 un accord de libre-échange crucial pour de nombreux pays africains.

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