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Autorités et ONG appellent à lutter contre les "fake news" au Cameroun


Le président camerounais Paul Biya à Pékin, Chine , le 22 mars 2018.
Le président camerounais Paul Biya à Pékin, Chine , le 22 mars 2018.

Les autorités camerounaises et des ONG ont appelé à lutter contre la propagation de "fake news" (fausses nouvelles) sur les réseaux sociaux au moment où ceux-ci jouent un rôle de plus en plus important au Cameroun, avant le scrutin présidentiel prévu en octobre.

"Le gouvernement camerounais en appelle à une synergie d'efforts pour combattre ce fléau" des fake news, a plaidé son porte-parole, Issa Tchiroma Bakary, ministre de la Communication, dénonçant une "prolifération" de celles-ci dans une déclaration lue à en ouverture à Yaoundé d'un colloque sur le sujet.

"L'usage inapproprié de l'internet devient une source de menace pour notre droit à la bonne information, surtout en période électorale", s'est inquiété M. Tchiroma.

"Aujourd'hui, il ne passe pas une journée sans qu'il y ait une information partagée par des millions de personnes (internautes camerounais) qui s'avère être complètement fausse", a dit à l'AFP Julie Owono, directrice de l'ONG Internet sans frontières (ISF), à l'origine du colloque de Yaoundé.

Une élection présidentielle est prévue au Cameroun le 7 octobre 2018. Lundi, Yaoundé a démenti toute volonté de vouloir couper l'internet durant le scrutin, répondant à une rumeur qui s'était propagée sur les réseaux sociaux.

Mercredi, ISF a néanmoins indiqué "rester en alerte parce que depuis le début de l'année 2018, malheureusement, à chaque élection, il y a eu un problème avec la bande passante internationale", selon Mme Owono.

"A quelques heures du lancement de la campagne en vue de l'élection du 7 octobre prochain, il est opportun d'inviter les leaders politiques, les internautes, ainsi que tous les acteurs des réseaux sociaux et du cyber-espace à plus de responsabilité dans leurs adresses publiques en direction des populations", a lancé M. Tchiroma.

Début 2017, Yaoundé avait coupé l'internet durant trois mois - la plus longue coupure sur le continent - dans ses régions anglophones en crise pour étouffer la contestation grandissante.

Dans ces deux régions, où l'armée et les séparatistes anglophones s'affrontent désormais quotidiennement, les réseaux sociaux sont utilisés par des relais des deux parties prenantes au conflit armé pour y propager leurs idées.

Les séparatistes armés y publient régulièrement menaces et vidéos des combats. Des vidéos d'exactions présumées commises par l'armée camerounaise ont par ailleurs circulé ces dernières semaines sur Twitter.

Sur le même réseau social, de nombreux comptes ont par ailleurs fait récemment leur apparition pour promouvoir le bilan du chef d'Etat en exercice, Paul Biya, candidat à une septième réélection consécutive.

Avec AFP

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