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Auditions au Sénat des futurs ministres de Trump: après Sessions, Tillerson


Rex Tillerson, pressenti pour le poste de secrétaire d'Etat américain.(AP Photo/J. Scott Applewhite)
Rex Tillerson, pressenti pour le poste de secrétaire d'Etat américain.(AP Photo/J. Scott Applewhite)

Les auditions continuent devant le Sénat pour les futurs membres du gouvernement Trump: après Jeff Sessions, candidat au poste de ministre de la Justice, ce sera au tour mercredi de Rex Tillerson, ancien patron du géant pétrolier ExxonMobil, pressenti pour diriger la diplomatie américaine.

Le secrétaire d'Etat désigné passera son grand oral devant la puissante commission des Affaires étrangères à 14H00 GMT.

Ce Texan de 64 ans, novice en politique, devrait notamment être questionné sur ses liens d'affaires avec la Russie et ses relations avec son président Vladimir Poutine.

Depuis 1999, il a tissé une relation qu'il a lui-même qualifiée de "très proche" avec le président russe, qui l'a décoré en 2012 de l'ordre de l'Amitié, une décoration décernée aux étrangers.

Rex Tillerson, qui était jusqu'au 31 décembre le PDG de la plus grande entreprise pétrolière cotée en Bourse, devra convaincre le Congrès qu'il peut passer des sommets du monde l'industrie à la tête du premier réseau diplomatique de la planète.

Son audition intervient alors que les projecteurs seront aussi braqués vers Donald Trump qui doit répondre mercredi en conférence de presse aux questions des journalistes après la publication de documents potentiellement explosifs sur ses liens avec Moscou.

Quant au ministre de la Justice désigné, Jeff Sessions, il sera lui auditionné pour la seconde journée consécutive, après avoir passé sa journée de mardi à rejeter de vieilles accusations de racisme, tout en s'efforçant de rassurer ceux qui craignent des dérives touchant les minorités et les libertés individuelles.

Le sénateur de l'Alabama s'est ainsi dit défavorable à une loi qui interdirait aux musulmans d'entrer aux Etats-Unis, et a admis que la technique d'interrogatoire en simulant la noyade, interdite sous la présidence de Barack Obama, était "absolument impropre et illégale", ainsi que toute forme de torture.

Personnellement opposé au mariage homosexuel et à l'avortement, Jeff Sessions a cependant promis qu'il respecterait les décisions de la Cour suprême sur ces sujets.

Sur Hillary Clinton, que Donald Trump en campagne avait menacé de traîner devant les tribunaux, avant de changer d'avis après sa victoire, Jeff Sessions n'a ni promis ni écarté d'éventuelles poursuites dans l'affaire de ses emails ou de sa fondation.

- L'ombre du KKK -

Mais "je pense qu'il serait convenable que je me récuse de tout dossier d'enquête impliquant la secrétaire Clinton", a déclaré le sénateur, cheveux blancs soigneusement coiffés sur le côté.

"Ce pays ne punit pas les rivaux politiques, ce pays fait en sorte que personne ne soit au-dessus des lois", a-t-il ajouté.

La séance sur la colline du Capitole a été mouvementée mardi, des manifestants interrompant les échanges tout au long de l'audition, depuis les rangs du public.

"Empêchez ces porcs fascistes de prendre le pouvoir!" a crié une femme.

Jeff Sessions avait été accusé en 1986 de propos racistes et d'avoir critiqué le travail d'associations de défense des droits civiques dans l'Alabama, un ex-Etat ségrégationniste, qualifiant la plus grande d'entre elles d'"anti-américaine". Cela avait alors torpillé sa nomination à un poste de juge fédéral.

Il s'agit d'"accusations infondées", a répliqué l'homme de 70 ans, l'âge de Donald Trump, en revenant en détails sur cette période et en dénonçant la "caricature" de 1986 qui lui colle à la peau. "J'ai en horreur le (Ku Klux) Klan, ce qu'il représente et son idéologie".

Et il a d'emblée tenté de déminer le terrain sur la défense du droit de vote des minorités, notamment à travers le Sud où des restrictions ont été mises en place ces dernières années comme l'obligation de présenter une pièce d'identité.

"Je comprends profondément l'histoire des droits civiques et l'impact terrible que la discrimination incessante et systématique, ainsi que les restrictions sur le droit de vote, ont eu sur nos frères et soeurs afro-américains", a-t-il déclaré.

- Conservateur pur et dur -

Mais ce conservateur pur et dur, premier sénateur à s'être rallié à Donald Trump pendant les primaires, n'a pas adouci la ligne ferme qu'il entend appliquer sur de nombreux dossiers en tant qu'Attorney general, poste clé de l'exécutif américain.

En plus des tribunaux, le ministère de la Justice supervise la police fédérale (FBI), le Bureau de l'alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF), l'administration pénitentiaire, le United States Marshals Service (USMS), agence fédérale spécialisée dans la recherche des fugitifs, et celle de la lutte antidrogues (DEA).

Dans cette audition marathon qui a duré toute la journée, retransmise partiellement sur les chaînes d'informations, le sénateur Sessions a adopté un ton martial contre la délinquance et l'immigration clandestine, estimant que les régularisations "sapaient le respect de la loi et encourageaient de nouvelles arrivées illégales".

Il a également répété qu'il n'était pas favorable à la fermeture de la prison de Guantanamo, "endroit sûr pour garder des prisonniers".

Avec AFP

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