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Au moins cinq morts dans de nouveaux combats entre milices rivales au sud de Tripoli


Un camion de pompier et des agents de la sécurité sur les lieux d'un attentat devant le siège du ministère des Affaires étrangères libyen dans la capitale Tripoli, le 25 décembre 2018.
Un camion de pompier et des agents de la sécurité sur les lieux d'un attentat devant le siège du ministère des Affaires étrangères libyen dans la capitale Tripoli, le 25 décembre 2018.

Au moins cinq personnes ont été tuées dans de nouveaux combats entre des milices rivales mercredi au sud de la capitale libyenne, faisant voler en éclats un accord de cessez-le-feu conclu en septembre sous l'égide de l'ONU.

Selon un premier bilan du ministère de la Santé à Tripoli, cinq personnes ont été tuées et vingt autres blessées dans ces affrontements.

Les combats ont repris en dépit d'un avertissement de la mission de l'ONU en Libye (Manul) qui a mis en garde contre toute violation de l'accord de trêve de septembre.

Entre fin août et début septembre, des combats opposant des groupes armés venant d'autres villes de l'ouest libyen et des milices tripolitaines ont fait au moins 117 morts et plus de 400 blessés.

Les violences s'étaient arrêtées après un accord de cessez-le-feu conclu sous l'égide de l'ONU.

Mais une milice venue de la ville de Tarhouna (ouest), la "7e brigade", a gardé ses positions depuis au sud de la capitale libyenne, notamment dans le périmètre de l'aéroport de Tripoli situé à 25 km au sud de la capitale et détruit en 2014 dans des violences similaires.

Sur sa page Facebook, la Force de protection de Tripoli, une alliance regroupant les principales milices tripolitaines, a indiqué qu'elle comptait "repousser l'attaque des groupes d'assaillants", car ces derniers "n'ont pas respecté leur engagement de se retirer en dehors des frontières de la zone militaire de Tripoli".

- Tirs intermittents -

Selon des témoins, des tirs intermittents étaient entendus mercredi au sud de la capitale, où des routes ont été fermées à la circulation.

La Manul a, dans un communiqué, "mis en garde contre toute violation de l'accord de cessez-le-feu conclu les 4 et 9 septembre 2018, qui compromettrait la stabilité de la capitale et, plus important encore, mettrait en danger la vie des civils et de leurs biens".

"Toute partie qui initie une confrontation sera tenue pleinement responsable", a averti la Manul.

Les milices rivales s'adonnent à une lutte d'influence pour dominer la capitale et contrôler les institutions et les richesses du pays, plongé dans le chaos depuis la chute de régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

Les principales milices tripolitaines affirment être loyales au Gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale, mais cet exécutif peine a imposer son autorité sur ces groupes.

Le pays est divisé avec la présence dans l'Est, d'un cabinet parallèle appuyé par l'Armée nationale libyenne (ANL) autoproclamée par le maréchal Khalifa Haftar.

- "Purger" le Sud -

L'ALN a annoncé parallèlement le même jour avoir lancé une opération militaire pour "purger le sud des groupes terroristes et criminels".

Laissé pour compte par les autorités rivales, le sud libyen est devenu ces dernières années un repaire pour les jihadistes et trafiquants de tout genre, ainsi qu'une plate-forme et un point de transit pour des milliers de migrants venus d'Afrique subsaharienne pour tenter la traversée de la Méditerranée.

Des groupes rebelles tchadiens et soudanais ont profité de ces divisions pour établir leurs bases-arrières dans le sud libyen, voisin de leurs pays, et s'y adonner à divers trafics.

Le but de l'opération, selon le porte-parole de l'ANL, le général Ahmad al-Mesmari, est "d'assurer la sécurité des habitants du sud-ouest face aux terroristes de Daech (acronyme arabe du groupe Etat islamique) ou d'Al-Qaïda, ainsi que les bandes criminelles".

Selon l'ANL, l'opération vise aussi à sécuriser les sites pétroliers ainsi que les routes reliant le sud au Nord et à lutter contre l'immigration clandestine.

Le processus de stabilisation de la Libye est toujours en panne. Une dernière conférence internationale sur ce pays en novembre à Palerme a été plombée par les divisions persistantes entre Libyens d'une part et entre pays tiers impliqués d'autre part.

Ce chaos fait le lit des jihadistes du groupe Etat islamique, qui après avoir été défaits il y a deux ans dans ce pays, ont repris récemment leurs attaques au cœur même de la capitale libyenne.

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