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Au moins 70 morts dans l'attaque d'un sanctuaire soufi au Pakistan


Des policiers déployés près du lieu d’un attentat à Peshawar, Pakistan, 15 février 2017.
Des policiers déployés près du lieu d’un attentat à Peshawar, Pakistan, 15 février 2017.

Un attentat-suicide revendiqué par le groupe Etat Islamique a fait au moins 70 morts jeudi soir dans un sanctuaire soufi du sud du Pakistan, choquant le pays après une série d'autres attaques en début de semaine.

"Pour le moment 70 personnes ont été tuées et plus de 150 blessées", a déclaré à l'AFP l'inspecteur général de la police de la province du Sindh, A.D. Khawaja, revoyant en nette hausse un précédent bilan de 35 morts.

"Beaucoup de blessés sont dans un état critique et seront transférés à Karachi" dès que des transports aériens auront été déployés sur la zone, a-t-il ajouté.

Des médecins et du personnel soignant ont également été dépêchés sur place dans des ambulances et l'état d'urgence a été déclaré dans les hôpitaux de Karachi, a indiqué le ministre provincial de la Santé, Sikandar Ali Mandro.

La déflagration s'est produite dans la ville de Sehwan, à environ 200 km au nord-est de la mégalopole portuaire du Sud, Karachi.

L'attentat a été commis par un kamikaze qui s'est introduit dans un sanctuaire dédié au saint soufi Lal Shahbaz Qalandar, qui a vécu au XIIIè siècle. Il s'est fait exploser parmi des dizaines de fidèles, a indiqué une source policière. Le site était bondé en ce jeudi soir, considéré comme un jour sacré pour la prière par cette communauté.

L'attentat a rapidement été revendiqué par le groupe jihadiste sunnite Etat islamique (EI) via son organe de propagande Amaq.

"Un kamikaze de l'EI a déclenché son gilet explosif contre un rassemblement de chiites au sanctuaire de Lal Shahbaz Qalandar dans la ville de Sehwan, province du Sindh", a affirmé Amaq.

Le soufisme est une branche mystique de l'islam considérée comme hérétique par certains groupes islamistes radicaux.

Le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif a condamné l'attaque dans un communiqué. "Un attentat contre l'un d'entre nous est un attentat contre nous tous", a-t-il lancé.

"Les derniers jours ont été difficiles et mon coeur est avec les victimes. Mais nous ne pouvons pas laisser ces événements nous diviser ou nous effrayer. (...) Nous avons affronté des circonstances plus difficiles et persévéré quand même. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour protéger ce pays", a-t-il ajouté.

Le puissant chef de l'armée, le général Qamer Javed Bajwa, a appelé au calme, assurant aux Pakistanais : "vos forces de sécurité ne laisseront pas des puissances hostiles l'emporter".

Le président pakistanais Mamnoon Hussain a pour sa part assuré que "les opérations contre les terroristes vont continuer dans tout le pays". "Nous ne laisserons pas des gens innocents à la merci des terroristes et vengerons chaque goutte de sang", a-t-il ajouté.

Outre l'attaque du sanctuaire, un engin explosif improvisé a explosé jeudi au passage d'un convoi militaire dans la province instable du Baloutchistan (sud-ouest), tuant trois soldats et en blessant deux autres, a indiqué l'armée.

Le Pakistan a subi cette semaine une série d'attaques-suicides revendiquées par les talibans pakistanais. Elles ont choqué une population qui commençait tout juste à renouer avec un relatif sentiment de sécurité après des années de violences.

La plus meurtrière d'entre elles jusqu'ici avait frappé la capitale culturelle Lahore, faisant 13 morts lundi.

Six autres personnes avaient péri mercredi dans une série d'attentats-suicides de moindre ampleur à Peshawar, chef-lieu de la province de Khyber Pakhtunkhwa (KPK) ainsi que dans les zones tribales frontalières de l'Afghanistan.

Peu après l'attentat de Lahore, deux membres d'une unité de déminage ont en outre été tués à Quetta, capitale du Baloutchistan, lorsque qu'un engin qu'ils tentaient de neutraliser a explosé.

Plus de 60.000 personnes ont été tuées et 11 milliards de dollars dépensés dans la guerre contre le terrorisme au Pakistan, a indiqué le ministère des Affaires étrangères lundi, répondant à une critique des Etats-Unis.

Avec AFP

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