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Au moins 27 morts dans une attaque près de la frontière nigérienne au Mali


Des soldats maliens devant l'hélicoptère transportant le Premier ministre malien à Menaka, au Mali, le 9 mai 2018.
Des soldats maliens devant l'hélicoptère transportant le Premier ministre malien à Menaka, au Mali, le 9 mai 2018.

Vingt-sept personnes ont été tuées lors "d'affrontements" entre des membres d'une même tribu touareg dans le nord-est du Mali, près de la frontière nigérienne, a annoncé le ministère de la Sécurité.

Quelque 200 personnes, dont de nombreux civils, appartenant surtout aux communautés peule et touareg, ont péri depuis le début de l'année dans cette région, où s'affrontent notamment des jihadistes ayant prêté allégeance au groupe Etat islamique (EI) et deux groupes principalement touareg soutenant la force française Barkhane et l'armée malienne: le Gatia et le MSA.

L'attaque s'est produite à 45 km à l'ouest de Menaka, principale ville de la région, selon un élu de la région, une source de sécurité locale et un communiqué du MSA (Mouvement pour le salut de l'Azawad, issu de l'ex-rébellion).

Jusqu'ici, des sources concordantes avaient évoqué un bilan d'"au moins 12 morts" dans ces affrontements.

"Des affrontements sont survenus dans le secteur d'Inékar, à 45 km à l'ouest de la ville de Ménaka, entre des membres de la communauté idourfane", une fraction touareg, a indiqué le ministère dans un communiqué.

"Ce regrettable événement a malheureusement coûté la vie à 27 personnes et fait un blessé", a ajouté le ministère. Une enquête a été ouverte pour "connaître le mobile d'un tel déchaînement de violence au sein d'une même communauté".

Une source sécuritaire locale a confirmé "l'assassinat d'au moins douze civils", ajoutant que "des sources parlent de douze, d'autre de seize civils". "Parmi les victimes, on compte beaucoup de jeunes".

Dans son communiqué, le MSA affirme pour sa part que "des individus armés sur des motos ont exécuté 17 civils de deux campements appartenant à la communauté ibogholitane" (touareg).

Dans un rapport remis au Conseil de sécurité de l'ONU en août, un groupe d'experts souligne que les conflits entre communautés de la région, pour les postes de pouvoir, le contrôle d'axes commerciaux ou de contrebande, les pâturages et l'accès aux puits, exacerbent les tensions dues aux affrontements entre jihadistes et forces internationales et maliennes.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, à la faveur de la déroute de l'armée face à la rébellion à dominante touareg, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée.

Les jihadistes en ont été en grande partie chassés ou dispersés à la suite du lancement en janvier 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire, qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature en 2015 d'un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes.

Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et au sud du Mali et le phénomène déborde sur les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.

Avec AFP

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