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Attentat meurtrier dans Bangkok


Des policiers sur les lieux de l'attentat, Bangkok
Des policiers sur les lieux de l'attentat, Bangkok

L'explosion d'une bombe a fait lundi soir à Bangkok au moins 19 morts et plus de 80 blessés près d'un sanctuaire en plein centre de la capitale thaïlandaise, une zone très fréquentée, y compris par les touristes étrangers.

Parmi les victimes figurent un Chinois et un Philippin, a précisé la police dans la soirée. Selon le centre médical d'urgences, plus de 80 personnes ont en outre été blessées dans la puissante explosion qui a dévasté une artère du centre-ville à une heure de pointe.

L'attentat n'a pour l'instant pas été revendiqué.

Peu après le drame, plusieurs corps démembrés étaient visibles sur les lieux de l'explosion à l'extérieur du sanctuaire d'Erawan, situé sur l'une des principales artères du centre-ville, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.

L'explosion est survenue peu après 18h30 locales, moment où de nombreux touristes et fidèles se pressent dans ce sanctuaire à ciel ouvert.

La rue, au-dessus de laquelle passe le métro aérien, était jonchée d'éclats de verre et plusieurs motos carbonisées gisaient sur la chaussée.

"C'était une bombe, je pense qu'elle était sur une moto... c'était puissant, regardez les corps", raconte à l'AFP un sauveteur, qui n'a pas souhaité être identifié.

A l'hôpital Chulakongkorn, l'affrux de victimes sur des brancards semait le chaos, a constaté un journaliste de l'AFP.

Un homme, conscient mais avec une grande partie des cheveux brûlés, semblait perdu au milieu de l'agitation.

Ce lieu est un sanctuaire très populaire dédié au dieu hindou Brahma, mais visité aussi par des milliers de fidèles bouddhistes chaque jour. Il est situé sur l'une des plus grandes avenues du centre de Bangkok, capitale très touristique du royaume qui accueille tous les ans des milliers de visiteurs.

Le ministre de la Défense a estimé en début de soirée que les auteurs de l'attentat visaient les "étrangers". "C'était une bombe de TNT (...), les gens qui ont fait ça visaient les étrangers pour porter atteinte au tourisme et à l'économie", a déclaré Prawit Wongsuwong.

Depuis mai 2014, la Thaïlande est gouvernée par la junte militaire, qui a pris le pouvoir en mai dernier pour mettre fin à des mois de manifestations meurtrières contre l'ancien gouvernement élu.

Le pays reste tendu et profondément divisé après près d'une décennie de troubles politiques, conclus par deux coups d'Etats. L'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, qui s'est exilé pour fuir des poursuites judiciaires, et toute sa famille sont notamment au coeur des fractures du royaume.

Ils ont remporté toutes les élections depuis 2001, mais il est détesté par l'élite, notamment de Bangkok.

Le sud de la Thaïlande est en proie à un conflit, oublié sur la scène internationale, qui a fait plus de 6.300 morts depuis 2004, frappant indistinctement bouddhistes et musulmans, soldats et civils, dans cette région rattachée à la Malaisie jusqu'au début du XXe siècle.

Les attentats y sont fréquents mais il n'y a jamais eu une attaque confirmée à l'extérieur de cette région malgré les années de guerre.

Avec AFP

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