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Athènes appelle Ankara à stopper le trafic de migrants "organisé" sur ses côtes


Les soldats slovènes ont érigé une clôture sur la frontière croate en Gibina, Slovénie, le 11 novembre 2015.
Les soldats slovènes ont érigé une clôture sur la frontière croate en Gibina, Slovénie, le 11 novembre 2015.

La Grèce s'était jusque là gardée d'épingler ouvertement l'inaction voire la complaisance de la Turquie envers l'industrie migratoire qui prospère depuis des mois sur ses côtes.

Le trafic de migrants au départ de la Turquie est une opération "organisée" qui fonctionne au vu et su de tous, a affirmé vendredi le ministre grec de la politique migratoire, Iannis Mouzalas, appelant la Turquie à y mettre fin.

Côté turc, "vous pouvez voir des images" montrant "en plein jour des villages entiers se rassembler pour voir des réfugiés être embarqués par des trafiquants dans des bateaux" à destination des îles grecques, a lancé le ministre dans une conférence de presse.

"Il n'y a rien de secret", a-t-il affirmé, citant des images de la station Kanal 7 de Cesme, une localité située sur les côtes occidentales turques, en face de l'île grecque de Chios. La Turquie doit faire de preuve de "la volonté de stopper les flux", a-t-il insisté.

Il s'est toutefois défendu d'"accuser" la Turquie, où le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, doit se rendre le 17 novembre pour discuter des moyens de "limiter" les passages, comme le réclame l'Union Européenne.

La Grèce a exclu des patrouilles communes avec la Turquie au vu du différend bilatéral sur les limites territoriales en Egée, mais "nous demandons que Frontex (agence de surveillance des frontières externes de l'UE, ndlr) aille jusqu'aux côtes turques ", a avancé le ministre.

La Grèce s'était jusque là gardée d'épingler ouvertement l'inaction voire la complaisance de la Turquie envers l'industrie migratoire qui prospère depuis des mois sur ses côtes.

Mais Athènes, mise elle même sous pression par l'UE pour stopper les flux et prendre en charge les arrivants sur son sol, s'impatiente des lenteurs européennes à convaincre Ankara de coopérer.

Le ministre a aussi imputé la poursuite de passages massifs, malgré le mauvais temps qui les rend de plus en plus meurtriers, aux palinodies frontalières des partenaires européens.

"L'ouverture et la clôture des frontières contribue à accroître le flot de réfugiés" qui "se ruent pour traverser" car "ils vivent dans l'anxiété permanente que les frontières ferment", a-t-il affirmé.

Selon un dernier décompte vendredi du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), 806.000 migrants et réfugiés ont traversé la Méditerranée pour rejoindre l'Europe en 2015, dont la très grande majorité- 660.700- en passant par la Grèce, tandis que 3.460 sont mortes ou portées disparues.

L'Agence onusienne a appelé les autorités grecques à faire plus pour assurer l'accueil des arrivants, et notamment à Lesbos. Sur cette île, en première ligne, avec 3.300 arrivées par jour en moyenne en novembre. "beaucoup de gens, y compris des femmes, des enfants et des nouveaux-nés n'ont pas d'autre choix que de dormir dehors, allumant des feux pour se réchauffer", a pointé le HCR.

Avec AFP

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