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L'armée libyenne contrôle les accès de Syrte, fief du groupe Etat islamique


La ville de Syrte, en Libye le 22 octobre 2011.
La ville de Syrte, en Libye le 22 octobre 2011.

L'armée libyenne a pris le contrôle des accès maritimes de Syrte, fief du groupe Etat islamique (EI) en Libye, empêchant les jihadistes de fuir par la mer face à l'offensive des forces du gouvernement d'union nationale (GNA)

La ville, située à 450 km à l'est de Tripoli, est désormais encerclée de toutes parts par les forces du GNA.

"Nos forces contrôlent la totalité de la côte de Syrte. Ils (les jihadistes) ne pourront pas s'enfuir par la mer", a affirmé à l'AFP le colonel Rida Issa, commandant des forces de la marine pour la région du centre de la Libye.

Par ailleurs, les avions de l'armée de l'air du gouvernement d'union ont bombardé jeudi des positions de l'EI dans le centre de la ville, a annoncé l'armée.

Ces bombardements visent la zone du centre de conférence Ouagadougou, dans lequel l'EI a installé un poste de commandement.

L'EI avait profité du chaos en Libye après la chute du dictateur libyen Mouammar Kadhafi en 2011 pour s'implanter dans ce pays situé à 300 kilomètres des côtes européennes. Installé à Tripoli le 30 mars, le gouvernement d'union soutenu par l'ONU s'est fixé pour objectif de vaincre l'organisation jihadiste.

La réalité de la situation militaire dans la région de Syrte reste néanmoins très confuse en raison de l'absence de journalistes et de sources indépendantes sur le terrain.

Mais le gouvernement d'union récemment mis en place à Tripoli a revendiqué ces derniers jours plusieurs succès dans l'offensive lancée il y a trois semaines pour chasser l'EI qui a conquis depuis 2014 une bande littorale d'environ 200 km de long.

Le service de presse des forces du gouvernement d'union a successivement annoncé la reprise d'Abou Grein (130 kilomètres à l'ouest de Syrte), puis l'importante base aérienne al-Gordabia, la centrale thermique de Syrte ainsi que les casernes de Brigade Saadi, Tagreft et al-Jalet.

Et jeudi, il a annoncé la reprise de la localité de Harawa, l'une des trois plus importantes de la région, située à 70 km à l'est de Syrte.

Quelques milliers de jihadistes

La reconquête de ponts, de carrefours et de ronds-points autour de Syrte permet également aux forces du GNA d'encercler la ville sur plusieurs axes en formant un croissant vers l'intérieur des terres. Cela ne laisse aux jihadistes qu'une seule issue vers le nord, c'est-à-dire vers la mer, selon le centre de presse.

Le nombre de jihadistes présents à Syrte n'est pas connu mais les services étrangers estimaient à 5.000 hommes les effectifs de l'EI en Libye il y a quelques semaines. De même, il est impossible de déterminer le nombre de civils toujours présents dans la ville.

Symboliquement, des combattants pro-GNA ont détruit les structures d'un panneau publicitaire à l'entrée de Syrte que l'EI utilisait pour exposer, en position de crucifixion, des personnes qu'il exécutait, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.

Les forces du GNA sont essentiellement composées de combattants des villes de l'ouest du pays ayant rallié le gouvernement d'union dirigé par Fayez al-Sarraj.

Elles sont soutenues par les Gardes des installations pétrolières basées dans le "Croissant pétrolier", une région très convoitée par l'EI qui, à maintes reprises, a tenté de prendre le contrôle des champs pétroliers.

Ces "Gardes" ont lancé une offensive en direction de Syrte depuis l'est, et ont réussi à reprendre Ben Jawad, à 160 km de Syrte, et Nofliya à 130 km.

Le GNA est en outre appuyé par deux forces importantes de l'Est, jusque-là loyales au général Khalifa Haftar, l'homme fort des autorités parallèles qui ne reconnaissent pas le gouvernement d'union.

Unité réclamée

L'émissaire de l'ONU pour la Libye Martin Kobler a récemment lancé un appel à toutes les forces armées du pays à "s'unir" pour vaincre l'EI.

Il a par ailleurs laissé entendre dimanche que des forces spéciales américaines et françaises se trouvaient bien dans ce pays, une présence qui n'a pas été confirmée officiellement.

Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a cependant indiqué mercredi que la France faisait "du renseignement depuis déjà un certain temps".

Paris reconnaît que ses avions militaires survolent le pays dans ce but, mais n'a en revanche jamais confirmé la présence de forces spéciales françaises, évoquée notamment par le quotidien Le Monde.

Le 5 juin, M. Sarraj, a exclu toute intervention militaire internationale pour lutter contre l'EI, à l'image de celles en Irak et en Syrie.

"Il est vrai que nous avons besoin d'aide de la communauté internationale dans notre guerre contre le terrorisme et il est vrai que nous en avons déjà reçue. Mais nous ne parlons pas d'intervention internationale", a-t-il déclaré à l'hebdomadaire français Journal du Dimanche. "Nous avons besoin en revanche d'images satellites, de renseignements, d'aides techniques ... Pas de bombardements".

Le GNA réclame aussi un assouplissement de l'embargo sur les armes, mais l'ONU veut des garanties que ces dernières ne tomberont pas entre de mauvaises mains.

Avec AFP

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