Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Des mesures pour renforcer le pouvoir du vice-prince héritier en Arabie


Le prince Mohammed ben Salmane participe à la cérémonie de remise de diplôme au King Faisal Air College à Riyad, Arabie Saoudite, le 25 janvier 2017.
Le prince Mohammed ben Salmane participe à la cérémonie de remise de diplôme au King Faisal Air College à Riyad, Arabie Saoudite, le 25 janvier 2017.

Les récentes mesures prises par le roi Salmane d'Arabie, dont la création d'un Centre de sécurité nationale, visent à renforcer la position de son fils, le vice-prince héritier Mohammed, et consolider les relations avec les Etats-Unis, estiment diplomates et analystes.

Selon ces sources, une lutte de pouvoir se poursuit entre le prince héritier Mohammed ben Nayef, 57 ans, et le prince Mohammed ben Salmane, 31 ans, devenu il y a deux ans vice-prince héritier.

Les mesures du roi Salmane, annoncées samedi dans une série de décrets, visent à conforter la position du jeune fils du monarque saoudien, soulignent ces diplomates et ces analystes.

Parmi elles figurent la création d'un Centre de sécurité nationale, relié au cabinet royal.

L'objectif est de "renforcer Mohammed ben Salmane et la branche des descendants de Salmane au sein de la famille royale", dit à l'AFP un diplomate étranger.

Mohammed ben Salmane occupe déjà le poste de ministre de la Défense et dirige un conseil supervisant le géant pétrolier Aramco.

Il dirige aussi le principal outil de coordination économique et oeuvre à une diversification de l'économie, trop dépendante du pétrole, et à une modernisation du royaume conservateur.

Mohammed ben Nayef, ministre de l'Intérieur, est quant à lui largement respecté à l'étranger pour son rôle dans l'affaiblissement d'Al-Qaïda dans les années 2000.

Les compétences du Centre de sécurité nationale restent encore floues, mais le diplomate étranger estime que sa création reflète une "compétition" sur les affaires de sécurité entre Mohammed ben Salmane et Mohammed Ben Nayef.

Le nouveau centre pourrait être une alternative à un organisme existant déjà, le Conseil politique et de sécurité nationale, que dirige Mohammed ben Nayef.

Des diplomates étrangers s'attendent à voir Mohammed ben Saleh Alghfaili, conseiller à la sécurité nationale, jouer un rôle de premier plan au sein de ce conseil.

Or M. Alghfaili est réputé proche du jeune prince, ce qui montre, souligne un autre diplomate, que le prince Mohammed ben Nayef est en train de "perdre de son pouvoir".

- 'Nouvelle étape' -

Les deux diplomates étrangers ont demandé à ne pas être identifiés en raison du caractère sensible de la question.

Le roi Salmane a aussi nommé le général Ahmed Assiri chef adjoint du General Intelligence Directorate (service de renseignement) qui rapportera directement au roi.

Ahmed Assiri est également décrit par des diplomates comme un homme loyal au vice-prince héritier. Ce général était jusqu'ici porte-parole de la coalition arabe qui intervient militairement contre des rebelles pro-iraniens au Yémen voisin.

Pour Peter Salisbury, chercheur à l'institut Chatham House de Londres, les mesures du roi semblent montrer que "Mohammed ben Salmane a franchi une nouvelle étape dans sa quête pour consolider son contrôle des services de sécurité".

Ancien pilote de chasse, le prince Khaled ben Salmane, un autre fils du roi, a été nommé ambassadeur à Washington, et un autre, le prince Abdel Aziz ben Salmane, devient ministre d'Etat aux Affaires énergétiques.

Ces nominations s'inscrivent dans un mouvement de transition consistant à passer les commandes à une jeune génération de princes dans un royaume où plus de la moitié de la population a moins 25 ans.

L'ancien chef des forces spéciales, Fahd ben Turki, a été promu au grade de lieutenant général et commandant des forces armées.

Il s'agit, selon M. Salisbury, de "personnalités bien placées pour servir comme interlocuteurs avec les chefs militaires et les hauts responsables de l'administration américaine" du nouveau président Donald Trump.

Les rapports se sont distanciés entre Ryad et Washington sous l'administration de Barack Obama, mais l'Arabie saoudite semble mieux entendue par Donald Trump qui s'inquiète, comme beaucoup de Saoudiens, de l'influence "néfaste" de l'Iran dans la région.

Les Etats-Unis soutiennent l'Arabie au Yémen, bien que l'administration Obama ait bloqué en décembre des livraisons d'armes à Ryad par crainte de les voir utilisées contre les civils au Yémen.

Mohammed ben Salmane a rencontré le président Trump le mois dernier et le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis s'est rendu à Ryad la semaine dernière.

Avec AFP

XS
SM
MD
LG