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Après l’enlèvement de l’Imam de Djibo, le silence des autorités du Faso


L’imam de Djibo, Souaibou Cissé faisait l’objet de menaces de mort sur son téléphone, Ouagadougou, le 13 août 2020 (VOA/Kader Traoré)
L’imam de Djibo, Souaibou Cissé faisait l’objet de menaces de mort sur son téléphone, Ouagadougou, le 13 août 2020 (VOA/Kader Traoré)

Au Burkina Faso, aucune nouvelle information n’a été révélée depuis l’enlèvement mardi de Souaibou Cissé, le grand Imam de Djibo par des hommes armés non identifiés. L’enlèvement s’est produit quand il revenait de Ouagadougou, à un check point à moins de 200 km de la capitale.

Souaibou Cissé, le grand Imam de Djibo revenait de Ouagadougou où il avait pris part à un mariage. Il était à bord d’un car de transport en commun qui a été arraisonné vers Namsiguia, une localité située à une trentaine de kilomètres de sa destination Djibo.

L’imam Cissé est un leader communautaire très respecté. Mais depuis son enlèvement, le gouvernement garde le silence. Selon les témoins, le bus a été fouillé par les ravisseurs qui ont vérifié l’identité de tous les passagers, avant d’amener le responsable religieux avec eux.

Le patriarche de 73 ans est également le président de la communauté musulmane de la province du Soum. Surnommé le "Ghadi" c’est-à-dire le "sage", il faisait l’objet de menaces de mort sur son téléphone. Son domicile avait été brièvement placé sous haute surveillance des forces de l’ordre.

Mais les forces de l’ordre avaient levé leurs gardes en février dernier sans explication, selon les proches de l’Imam qui se sont confiés à la presse.

En mai 2017, sa maison avait essuyé des tirs d’hommes armés. Malgré tout, il aurait refusé de quitter la ville, selon des proches.

Le tronçon Namssiguia-Djibo, à moins de 200 kilomètres de la capitale, est soumis à de nombreuses attaques. Un blocus de Djibo avait été imposé par des terroristes présumés pendant plusieurs mois.

En juin dernier, c’est en hélicoptère que le président du Faso, Roch Kaboré, s’était rendu à Djibo, sa seule visite de la localité depuis le début de son quinquennat. Les habitants lui avaient demandé la sécurisation de cette principale voie qui les lie à la capitale.

C’est d’ailleurs sur cette même route que l'ancien maire de Djibo, Oumarou Dicko, a été assassiné le 3 novembre 2019.

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