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Après un ping-pong diplomatique, 105 migrants arrivent en Italie


Des rescapés à bord du Open Arms Yacht de l'organisation non gouvernementale espagnole Proactiva, près de la côte libyenne, le 7 mai 2018.
Des rescapés à bord du Open Arms Yacht de l'organisation non gouvernementale espagnole Proactiva, près de la côte libyenne, le 7 mai 2018.

Les 105 migrants qui ont fait l'objet de trois jours de ping-pong diplomatique en haute mer après leur secours par une ONG espagnole au large de la Libye sont arrivés jeudi à Catane, en Sicile.

Dans un très grand calme, les migrants sont descendus du bateau, en commençant par les familles avec enfants. Une photo, un court examen médical et un entretien d'identité: la procédure est rodée dans tous les ports du sud de l'Italie.

Et après avoir vu débarquer près de 700.000 personnes depuis 2013, les autorités italiennes ont traîné des pieds pour éviter l'arrivée de ces 105 migrants -- dont 6 femmes, 32 adolescents et 6 enfants -- secourus dimanche matin par l'Astral, voilier de l'ONG Proactiva Open Arms.

Les secouristes espagnols savaient que les gardes-côtes libyens avaient pris la coordination de l'opération et étaient chargés de leur trouver un port où débarquer mais, selon un député italien à bord de l'Astral, ces derniers n'étaient pas sur place et ne répondaient pas à la radio.

Aussi les secouristes ont-ils embarqué les migrants sur le voilier. Mais pas question pour eux de les ramener en Libye, où beaucoup sont à la merci d'un nouveau cycle de détention, violences et extorsion.

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Vitoria, Nigériane de 21 ans qui se trouvait sur le canot, a expliqué à une photographe de l'AFP avoir passé "cinq mois et deux semaines" en détention dans des conditions sordides en Libye après une première tentative de traversée l'an dernier.

"Je n'avais pas peur de l'eau, parce que Dieu a créé l'eau. Je n'avais pas peur de la mort, on doit tous mourir un jour. J'avais plus peur que la police libyenne nous attrape encore, parce qu'ils sont si méchants", a-t-elle raconté.

>> Lire aussi : Des migrants ont porté plainte contre le recours de Rome aux gardes-côtes libyens

N'ayant pas officiellement coordonné le secours de ces migrants, les autorités italiennes ont refusé de prendre en charge leur débarquement, estimant qu'il était du ressort de Londres dans la mesure où l'Astral bat pavillon britannique.

En l'absence de réponse de Londres - les gardes-côtes britanniques ont expliqué à l'AFP que l'incident n'était "pas sous coordination britannique" -, Rome a ordonné lundi soir le transfert des migrants vers un navire humanitaire plus gros et a attendu jusqu'à mardi soir pour l'autoriser à mettre le cap sur Catane.

Avec AFP

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