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Après Orange, des locaux d'Airtel Niger fermés par le fisc


FILE - A worker cleans a logo of Bharti Airtel at its zonal office building in the northern Indian city of Chandigarh.
FILE - A worker cleans a logo of Bharti Airtel at its zonal office building in the northern Indian city of Chandigarh.

Les autorités nigériennes ont ordonné la fermeture des locaux à Niamey du plus important opérateur de télécoms du pays, Airtel Niger, pour "non-paiement d'impôts", a annoncé samedi la compagnie, qui conteste cette mesure.

"La Direction Générale des Impôts a ordonné (vendredi) la fermeture des locaux professionnels de Celtel Niger S.A. (opérant sous la marque « Airtel ») sur la base de réclamations d’impôts qu’Airtel Niger conteste", annonce la compagnie dans un communiqué.

"Les impôts sont venus poser des scellés à notre siège et nous étions obligés de quitter les lieux", a témoigné auprès de l'AFP une employée d'Airtel.

"En octobre 2018, un redressement fiscal avait été notifié à Airtel Niger. Cette dernière, s’appuyant sur des avis indépendants, reste convaincue de l’absence de justifications en fait et en droit, et regrette la rapidité avec laquelle les explications étayées soumises par Airtel Niger ont été rejetées", selon le communiqué.

"Il résulte de ce redressement, une demande disproportionnée représentant environ 70% des revenus annuels de la société", précise Airtel, filiale du groupe indien Bharti.

Selon le journal nigérien en ligne Tamtam info News, le fisc nigérien a sanctionné (la compagnie) par un redressement fiscal de 62 milliards FCFA (94 millions d'euros).

Présente au Niger depuis 2001, Airtel (racheté en 2010 par Bharti) détient plus de 51% du marché, revendiquant 4,4 millions d’abonnés.

"Airtel Niger est résolue à maintenir un dialogue constructif (...) et a demandé aux autorités une revue approfondie des éléments du dossier, afin de trouver une issue mutuellement acceptable", afin de préserver "plus de 500 emplois directs et indirects que son activité commerciale génère dans le pays", ainsi que l'activité de "plus de 50.000 revendeurs", précise son communiqué.

D'après des médias nigériens, les quatre opérateurs de téléphonie exerçant au Niger sont affectés par ces redressements fiscaux : Orange Niger, Airtel Niger, Niger Télécoms (public) et Moov Niger, une filiale de Maroc Télécoms.

Les quatre compagnies se partagent les 7,7 millions d'abonnés aux services de téléphonie mobile, pour une population de 19 millions d'habitants.

Le 30 novembre, des locaux d'Orange Niger à Niamey ont été fermés par le fisc, qui lui réclame 22 milliards de francs CFA (33 millions d'euros) de redressement fiscal.Orange Niger a contesté cette décision.

Selon un rapport du Parlement nigérien les "redressements fiscaux importants" sont consécutifs à "des contrôles qui ont permis de détecter des manquements" dans les activités de ces sociétés.

Niamey est engagée dans une vaste campagne de recouvrement d'impôts pour améliorer ses recettes, dont une bonne partie sert à financer la lutte contre le terrorisme.

La loi de finances 2019 votée vendredi soir par le Parlement a "rétabli partiellement" la taxe sur les appels internationaux supprimée en 2018 et qui avait rapporté en 2017 au fisc nigérien une vingtaine de milliards de FCFA (30 millions d'euros). Niamey accuse les compagnies de télécoms de n'avoir pas tenu leurs engagements d'améliorer leurs prestations.

En 2017, l'Autorité de régulation des Télécommunications et de la poste (ARTP) avait infligé plus de 3,5 milliards de francs CFA (5,3 millions d'euros) d'amendes aux compagnies présentes au Niger pour ne pas avoir "amélioré" la couverture et la qualité de leurs services.

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