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Appel au secours d'un capitaine, coincé en mer avec 75 migrants malades


Des migrants africains à bord du navire "Sarost 5" amarré dans le port tunisien de Zarzis, dans le sud du pays, le 1er août 2018.
Des migrants africains à bord du navire "Sarost 5" amarré dans le port tunisien de Zarzis, dans le sud du pays, le 1er août 2018.

Le capitaine d'un bateau égyptien ayant recueilli vendredi 75 migrants dans les eaux internationales, a lancé un appel aux autorités tunisiennes pour qu'elles le laissent accoster, alors que les vivres commencent à manquer et que des migrants sont malades.

Le remorqueur égyptien Maridive 601, qui dessert des plateformes pétrolières entre la Tunisie et l'Italie, est arrivé vendredi soir au port de Zarzis, dans le sud de la Tunisie, après avoir récupéré dans la matinée les migrants à la dérive.

"Je demande aux autorités tunisiennes de nous permettre d'urgence d'entrer dans le port de Zarzis", a déclaré à l'AFP le capitaine Faouz Samir, ajoutant que "l'état de santé des migrants est mauvais, beaucoup sont atteints de la gale".

Un médecin a pu monter à bord, a indiqué la branche locale du Croissant-Rouge. "Quatre personnes sont dans un état qui nécessite une intervention médicale", et la plupart d'entre eux sont atteints de la gale infectieuse", a déclaré à l'AFP Mongi Slim, responsable du Croissant-Rouge dans le sud de la Tunisie.

Selon l'organisation internationale pour les migrations (OIM), les migrants, 64 Bangladais, 9 Egyptiens, un Marocain et un Soudanais, dont au moins 32 enfants et mineurs non accompagnés, "ont besoin d'urgence d'eau, de nourriture, de vêtements, de couvertures et surtout d'assistance médicale".

L'agence de l'ONU a indiqué être prête à aider la Tunisie pour accueillir ces candidats à l'exil, partis de Libye dans l'espoir d'atteindre l'Europe.

"Nous comprenons les difficultés et l'ampleur des défis que les flux migratoires peuvent poser et nous travaillons à appuyer les capacités de secours et d'assistance", a souligné Lorena Lando, chef de mission de l'OIM en Tunisie.

"Nous restons toutefois préoccupés par les politiques de plus en plus restrictives adoptées par plusieurs pays du nord de la Méditerranée", ajoute Mme Lando.

Le gouvernement et les autorités locales tunisiennes, sollicitées par l'AFP, n'ont pas souhaité s'exprimer.

En août dernier, un autre bateau commercial, le Sarost 5, était resté bloqué plus de deux semaines en mer avec les 40 immigrés clandestins qu'il avait secourus. Soucieuses de ne pas créer un précédent, les autorités tunisiennes avaient souligné qu'elles acceptaient ces migrants exceptionnellement et pour raisons "humanitaires".

Le 10 mai, 16 migrants originaires en majorité du Bangladesh avaient été sauvés par des pêcheurs tunisiens, après le naufrage de leur embarcation qui avait fait une soixantaine de morts.

La majorité des bâtiments de la marine qui ont patrouillé au large de la Libye ces dernières années se sont retirés tandis que les navires humanitaires font face à des blocages judiciaires et administratifs.

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