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Angola : 14 opposants jugés menacent d'entamer une grève de la faim


Des opposants angolais lors d'un procès à Benfica, Luanda, 16 novembre 2015.
Des opposants angolais lors d'un procès à Benfica, Luanda, 16 novembre 2015.

Ils sont jugés depuis mi-novembre à Luanda et ont adressé une lettre ouverte au chef de l'Etat José Eduardo dos Santos rendue publique.

Ils dénoncent, dans la lettre ouverte, la lenteur de leur procès et menacent d'entamer une grève de la faim si le tribunal ne les entendait pas cette semaine, dans une lettre ouverte au chef de l'Etat José Eduardo dos Santos rendue publique lundi.

"Maintenant nous avons hâte d'être condamnés, tout en sachant que c'est injuste", écrivent 14 des 17 détenus actuellement jugés pour rébellion et tentative de coup d'Etat.

Seuls les deux accusés qui comparaissent libres et Domingos da Cruz, auteur du livre qu'étudiaient les opposants au moment de leur arrestation en juin, n'ont pas signé la lettre.

"Si la phase des interrogatoires ne se termine pas dans la semaine du 7 au 11 décembre, nous refuserons de nous rendre aux audiences et nous entamerons une grève de la faim collective qui s'achèvera quand nos revendications seront satisfaites", affirment les 14 signataires, tous membres du Mouvement révolutionnaire de l'Angola, qui réclame le départ du président dos Santos, au pouvoir depuis 1979.

Le procès, qui devait initialement durer cinq jours, est entré lundi dans sa quatrième semaine. A ce jour, seuls 10 des 17 accusés ont été entendus.

"Nous avons été les premiers témoins de votre interférence tout au long du procès et en particulier maintenant, en plein milieu du procès," accusent dans leur lettre les 14 signataires.

"Vos hommes se dissimulent si mal qu'ils oublient de retirer les signes qui portent le logo de la présidence. Apparemment leurs ordres sont de prolonger indéfiniment les interrogatoires," poursuivent-ils.

Devant le tribunal en novembre, Domingos da Cruz a été contraint de lire l'intégralité de son livre de près de 200 pages "Outils pour détruire une dictature et éviter une nouvelle dictature", que les opposants étudiaient au moment de leur arrestation. La lecture de l'ouvrage a pris deux jours.

Les 14 signataires dénoncent aussi le "refus de laisser les observateurs internationaux assister au procès", l'impossibilité pour les avocats d'accéder au dossier avant le début du procès, ou encore "différents cas d'agressions physiques et psychologiques sur des militants" emprisonnés.

Tous les accusés nient les charges qui pèsent sur eux, affirmant être des partisans d'une "lutte pacifique". Ils risquent entre 3 et 12 ans de prison.

Avec AFP

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