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Amnesty International: des vidéos impliquent l’armée nigériane dans des crimes de guerre


Des manifestations contre les sévices infligés par Boko Haram au Nigéria, où selon AI, l'armée se rend également coupable de violations des droits humains
Des manifestations contre les sévices infligés par Boko Haram au Nigéria, où selon AI, l'armée se rend également coupable de violations des droits humains

Amnesty International (AI) affirme avoir en sa possession des séquences vidéo ainsi que des images et des témoignages prouvant que des crimes de guerre, notamment des exécutions extrajudiciaires et d’autres violations graves des droits humains, sont perpétrés dans le nord-est du Nigeria alors que les combats opposant l’armée à Boko Haram et à d’autres groupes armés s’intensifient.

Les vidéos, obtenues auprès de nombreuses sources dans l’État de Borno, contiennent des preuves accablantes de crimes de guerre multiples, a déclaré Stephen Cockburn, directeur adjoint régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre à Amnesty.

Dans une interview avec la Voix de l’Amérique (VOA), M. Cockburn a expliqué que les vidéos recueillies par Amnesty International ont été filmées ouvertement. Dans certaines, on peut voir d’autres gens filmer les sévices alors même qu'ils sont commis - mis à part la personne qui a remis son enregistrement à l’ONG, et dont elle entend protéger l'identité.

Parmi les images les plus insupportables : celles de détenus égorgés l’un après l’autre et jetés dans des fosses communes qu’on les a forcé à creuser avant de les massacrer. Les auteurs de ces crimes de guerre multiples, selon Amnesty International : des hommes qui semblent être des membres de l’armée nigériane et de la Force d’intervention conjointe civile (CJTF), une milice financée par l’État nigérian.

Les civils du nord du Nigéria sont pris dans un étau, a constaté M. Cockburn, entre l’armée et les forces paramilitaires d'une part, et la milice islamiste de Boko Haram d'autre part. « Ils vivent dans la peur », a-t-il constaté.

Les vidéos ont été portées à la connaissance des autorités et de l’armée, a poursuivi M. Cockburn, l’espoir étant que ces violations atroces des droits humains seront prises au sérieux et feront l’objet d’enquêtes approfondies. Amnesty International a appelé les autorités nigérianes à agir pour que l’armée mette un terme aux violations des droits humains et du droit humanitaire.

L’ONG rappelle que depuis le 1er janvier 2014, plus de 4.000 personnes ont été tuées par toutes les parties au conflit lors d’attaques armées – en majorité des civils.

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