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Amnesty exige une "enquête approfondie" sur le massacre d'Alindao


Marché d’Alindao, à 400 km au sud-est de Bangui, Centrafrique, 29 novembre 2018. (VOA/ Felix Yepassis-Zembrou)
Marché d’Alindao, à 400 km au sud-est de Bangui, Centrafrique, 29 novembre 2018. (VOA/ Felix Yepassis-Zembrou)

L'ONU doit mener "une enquête approfondie" sur l'attitude de ses troupes en Centrafrique lors d'une attaque menée mi-novembre par un groupe armé contre des civils à Alindao (centre) qui a fait "jusqu'à 100 morts", a affirmé jeudi Amnesty International.

"Selon plusieurs témoins sur place, les soldats de la paix de l'ONU n'ont pas répondu à une attaque d'un groupe armé, mais se sont au contraire retirés (...) laissant des milliers de civils sans protection" dans le camp de déplacés où ils résidaient, affirme Amnesty dans un communiqué.

L'ONG de défense des droits de l'homme réclame en conséquence "une enquête immédiate et impartiale" qui doit "en particulier se concentrer" sur le rôle des soldats de la mission de paix de l'ONU en Centrafrique (Minusca).

Elle devra déterminer s'ils "ont manqué à leur devoir de protéger les vies de plus de 18.000 personnes résidant sur le site" d'Alindao.

Le 15 novembre, le groupe armé Union pour la paix en Centrafrique (UPC), issu de l'ex-rébellion de la Séléka à majorité musulmane, "a attaqué le camp" de déplacés, selon Amnesty. Les soldats mauritaniens de la Minusca qui étaient sur place "n'ont pas répondu à l'attaque", n'ont "même pas fait de tirs de sommation" et "se sont retirés vers leur base", selon Amnesty.

"Au moins 70 civils ont été tués, certaines sources estimant le total à près de 100", écrit l'ONG qui dit avoir interrogé vingt survivants de l'attaque.

L'église d'Alindao, le couvent et le camp de déplacés de la localité avaient brûlés, entraînant la fuite des 18.000 déplacés.

Quelques jours après, l'émissaire de l'ONU en Centrafrique, Parfait Onanga-Anyanga, reconnaissait que la Minusca était dans "l'incapacité de prévenir des violences de cette nature".

Alindao a longtemps été la principale base de l'UPC, groupe armé dirigé par Ali Darassa, un des principaux groupes de l'ex-coalition de la Séléka qui avait renversé le régime de François Bozizé en 2013.

Le Conseil de sécurité a renouvelé jeudi jusqu'à fin 2019 la mission de paix de l'ONU en Centrafrique, au terme de difficiles et longues négociations entre la France, ex-puissance coloniale, les Etats-Unis et la Russie, de plus en plus présente dans ce pays.

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