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Algérie : le rachat du groupe de presse El-Khabar annulé par la justice


Le président le président algérien Abdelaziz Bouteflika, à Alger, l'Algérie, 15 juin 2015. (AP Photo / Sidali Djarboub)
Le président le président algérien Abdelaziz Bouteflika, à Alger, l'Algérie, 15 juin 2015. (AP Photo / Sidali Djarboub)

Un tribunal administratif d'Alger qui gelait le rachat du groupe de presse El-Khabar depuis le 16 juin, a annulé la transaction mercredi. Le rachat était pourtant souhaité par le gouvernement.

L'industriel Issad Rebrab qui devait acquérir le groupe de presse El-Khabar est la première fortune du payst.

Statuant sur le fond, le juge Mohamed Dahmane a ordonné "le retour à l'état initial de la propriété" du groupe créé en 1990 par une vingtaine de journalistes qui ont lancé le quotidien arabophone El-Khabar.

"Je suis très satisfait de cette décision", a réagi l'avocat du gouvernement, Me Nadjim Bitam, interrogé par l'AFP.

Le gouvernement, avec lequel M. Rebrab est en délicatesse sur plusieurs projets d'investissements, s'est opposé à la transaction en s'appuyant sur une loi interdisant la concentration des médias.

M. Rebrab, patron de Cévital, premier groupe privé algérien et déjà propriétaire du quotidien francophone Liberté, avait mis sur la table plus de 40 millions d'euros pour cette acquisition.

Le quotidien El-Khabar est l'un des plus gros tirages de la presse algérienne et il avait dépassé les 500.000 exemplaires au début des années 2000.

Le groupe s'est ensuite agrandi avec une société de diffusion et d'impression puis par une chaîne de télévision, KBC.

Mais la création de cette chaine, financée par le quotidien dans un marché publicitaire déprimé, a fragilisé le groupe, conduisant ses actionnaires à le céder.

M. Rebrab a racheté le groupe par le biais de sa filiale Ness Prod, dont le directeur Mehdi Bénaïssa et un producteur sont en détention préventive depuis le 24 juin.

Une directrice au ministère de la Communication est également en détention. Ils sont accusés de "fausse déclaration et complicité d'abus de fonction", a déclaré à l'AFP leur avocat Me Khaled Bergheul.

Dans ce dossier, les enquêteurs cherchent à élucider les conditions de réalisation de l'émission satirique Ness Stah qui traite sur le mode de la dérision des problèmes que vivent les Algériens.

Ce contexte inquiète des ONG et des journalistes qui ont affirmé récemment leurs craintes d'une restriction de la liberté d'expression.

Avec AFP

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