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La contestation reste fortement mobilisée dans son 10e mois


Des étudiants manifestent contre le gouvernement, dans la capitale, Alger, en Algérie, le 29 octobre 2019.
Des étudiants manifestent contre le gouvernement, dans la capitale, Alger, en Algérie, le 29 octobre 2019.

Le mouvement populaire de contestation du régime en Algérie est entré vendredi dans son 10e mois en restant fortement mobilisé dans la capitale, où les manifestants scandent leur refus de la présidentielle du 12 décembre, perçue comme une manoeuvre d'un pouvoir contesté pour se régénérer.

Une foule nombreuse converge depuis le début de l'après-midi de divers quartiers de la capitale vers le centre-ville, où plusieurs axes sont noirs de monde, pour le 40e vendredi de suite de manifestation depuis le 22 février, a constaté un journaliste de l'AFP.

Ce jour-là, répondant à l'appel des réseaux sociaux, des cortèges inédits s'étaient formées à travers le pays contre la candidature à un 5e mandat d'Abdelaziz Bouteflika, président depuis 20 ans, considérablement affaibli par la maladie.

Après avoir obtenu sa démission en avril, le mouvement ("Hirak") de contestation n'a pas faibli et entend désormais aller "jusqu'au bout", en obtenant le départ du régime qui dirige l'Algérie depuis son indépendance en 1962.

"Nous demandons la liberté et on fera pas marche arrière", martèle notamment la foule en choeur dans la capitale.

"Il y a neuf mois on est sorti marcher pour empêcher Bouteflika de mourir dans le fauteuil de président et on marchera jusqu'à la fin de son régime", assure Rachid, fonctionnaire de 29 ans, dans le cortège algérois.

Exigeant la mise sur pied d'institutions de transition pour rompre avec les autorités actuelles, les contestataires refusent que le pouvoir, incarné depuis le départ de M. Bouteflika par le général Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée, organise le moindre scrutin.

- "Généraux à la poubelle" -

"Les généraux à la poubelle et l'Algérie obtiendra son indépendance", scandant également les manifestants, dénonçant à la place centrale occupée en Algérie par le haut commandement de l'armée dans le mécanisme - opaque - de décision depuis l'indépendance.

Ils répondent aussi de façon cinglante aux propos du général Gaïd Salah qui s'est réjoui dans la semaine d'un "élan populaire" se manifestant par des marches "spontanées soutenant l'armée (...) et la tenue de la présidentielle".

Si la presse algérienne a fait état de quelques manifestations de soutien au pouvoir et au scrutin, elles ont peu mobilisé, surtout en regard de l'affluence des cortèges anti-élection.

"Dégage Gaid Salah, il n'y aura pas de vote cette année!", répondent également les manifestants vendredi à celui qui dicte, depuis le mois d'avril, ses "suggestions" au président par intérim Abdelkader Bensalah et au gouvernement du Premier ministe Nourredine Bedoui.

Les cinq candidats à la présidentielle connaissent une campagne agitée: leur déplacements sont annoncés au dernier moment et leurs meeting, pourtant placés sous haute protection policière, souvent perturbés par des manifestants hostiles au scrutin, malgré les dizaines d'arrestations et quelques condamnations lourdes de la prison ferme.

Trois des candidats ont eu de hautes fonctions au sein du Front de libération nationale (FLN). Issu de la Guerre d'indépendance et parti unique durant un quart de siècle, le FLN a soutenu jusqu'à la fin un 5e mandat du président Bouteflika, dont il avait fait son président d'honneur. Deux de ces trois hiérarques deux furent en outre chefs du gouvernement du président déchu.

Quant aux deux autres, ils dirigent deux partis ayant soutenu M. Bouteflika durant sa présidence.

"Avec ces candidats il n'y a aucun espoir de changement, on prend les mêmes et on recommence. Et ça le Peuple ne l'acceptera jamais", affirme Rachid le fonctionnaire.

Depuis deux soirs, des Algériens se rassemblent également à Alger - comme le font depuis quelques jours les habitants d'autres localités - pour protester contre la présidentielle.

"Je pense qu'ils (les dirigeants) ne pourront pas tenir", jusqu'à la présidentielle "avec les manifs de nuit que nous continuerons a organiser", estime Lyes, infirmier de 58 ans. "Au pire des cas ils organiseront l'élection le 12 décembre sans nous, le peuple. Et le 13 on sera dans la rue pour faire tomber le nouveau présidentt".

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