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En Afrique du Sud, la mort d'une centaine de malades mentaux fait scandale


Un patient dans un hôpital psychiatrique.
Un patient dans un hôpital psychiatrique.

Une enquête officielle a provoqué mercredi un scandale en Afrique du Sud en révélant qu'une centaine de malades mentaux étaient morts en 2016 faute de soins adaptés dans des établissements sanitaires décrits comme des "camps de concentration".

Selon ce rapport, au moins 94 patients sont décédés entre mars et décembre derniers de déshydratation, diarrhées ou de crises d'épilepsie après avoir été transférés en urgence d'un hôpital psychiatrique de Johannesburg vers 27 centres de soins de piètre qualité tenus par des ONG, afin de faire des économies.

"Une personne est morte des suites d'une maladie mentale. Ce n'est le cas d'aucune des 93 autres victimes", a expliqué devant la presse l'auteur de l'enquête, Malegapuru Makgoba, le médiateur en charge des questions de santé.

Ce bilan pourrait encore augmenter, a-t-il précisé.

Tout au long des 68 pages de son enquête, le Pr. Makgoba a décrit en détails les conditions déplorables du transfèrement de malades traités, a-t-il dit, comme "dans un marché aux bestiaux".

L'auteur du rapport dénonce également leurs conditions de séjour dans leurs nouveaux centres de soins, souvent "mal équipés", privés de chauffage et surchargés, où ils n'ont parfois pas reçu assez à manger et à boire.

Ces établissements ont été "sélectionnés de façon mystérieuse" et se sont avérés incapables "de faire la différence entre les nécessités d'assurer des soins professionnels spécialisés (...) et une simple opportunité financière", indique le rapport.

Certains témoins les ont assimilés à des "camps de concentration", a insisté son auteur.

A l'origine de ce scandale, le Pr. Makgoba a souligné la décision du département de la Santé de la province du Gauteng, où se trouvent Johannesburg et Pretoria, de mettre un terme au contrat qui le liait à l'hôpital Life Esidimeni.

En conséquence, un millier de patients ont été transférés dans un "environnement de soins non structuré, inadapté et de qualité inférieure aux normes", a-t-il déploré.

La "ministre" provinciale en charge de ce département, Qedani Mahlangu, a présenté sa démission et le Premier ministre de la province David Makhura a promis de poursuivre tous les responsables du drame.

L'opposition a dénoncé les "négligences" du gouvernement du Congrès national africain (ANC). Quant au plus grand syndicat du pays (Cosatu), il a exigé la mise en place d'un "système de soins public global" sans "sous-traitance" vers le privé.

Avec AFP

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