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Les talibans afghans cherchent à nouveau à rassurer Washington


Un mur peint montrant Zalmay Khalilzad (g) le représentant spécial des États-Unis pour la réconciliation en Afghanistan et le cofondateur des talibans, Mullah Abdul Ghani Baradar, à Kaboul, le 5 avril 2020.
Un mur peint montrant Zalmay Khalilzad (g) le représentant spécial des États-Unis pour la réconciliation en Afghanistan et le cofondateur des talibans, Mullah Abdul Ghani Baradar, à Kaboul, le 5 avril 2020.

Les talibans ont à nouveau cherché à rassurer Washington vendredi, se disant "déterminés à tenir (leurs) promesses" inscrites dans l'accord bilatéral de Doha, alors que les Etats-Unis ont affirmé officiellement avoir retiré leurs forces d'Afghanistan au niveau prévu par ce texte, soit 8.600 soldats.

"Nous réaffirmons une fois de plus que nous sommes déterminés à tenir toutes les promesses de l'accord de Doha, en particulier les préoccupations des États-Unis et de l'Occident concernant la menace que représente l'Afghanistan pour eux", a déclaré à l'AFP leur porte-parole Zabihullah Mujahid.

"Notre pays ne sera utilisé contre personne. Ils ne devraient pas s'en inquiéter", a-t-il poursuivi, en réponse à des commentaires venus de Washington.

L'accord de Doha, signé le 29 février dernier, prévoit le départ de l'ensemble des forces étrangères d'Afghanistan d'ici le printemps 2021 en échange de garanties sécuritaires des talibans. Parmi celles-ci, les insurgés se sont engagés à ce que le pays ne puisse être utilisé comme refuge par des groupes extrémistes souhaitent frapper hors du territoire national.

"Nous avons respecté notre part de l'accord", a déclaré, a déclaré jeudi le général américain Kenneth McKenzie, qui dirige le commandement militaire central (Centcom) de l'armée américaine dans la région. "Nous avions convenu de passer autour des 8.500 d'ici 135 jours. Nous sommes aujourd'hui à ce niveau."

Les Etats-Unis s'étaient engagés à ramener leurs effectifs de 12.000 à 8.600 hommes à la mi-juillet, aux termes de l'accord de Doha.

Fin mai, un haut responsable du ministère de la Défense américain avait déclaré à l'AFP que le rapatriement avait été "accéléré en raison des précautions prises pour le Covid-19" et que seuls 7.500 soldats américains se trouvaient alors en Afghanistan.

Un retrait total du pays n'est qu'une "aspiration" de la part des Etats-Unis et il reste lié à la situation sur le terrain, a rappelé le commandant du Centcom au cours d'une conférence en ligne du groupe de réflexion Aspen Institute.

"Nous pouvons le faire. Mais nous avons souligné depuis le début (...) que des conditions devaient être remplies pour nous convaincre qu'aucune attaque contre notre pays ne trouvera jamais son origine en Afghanistan", a-t-il noté.

Les talibans doivent notamment prouver qu'ils peuvent combattre le réseau terroriste al-Qaïda, responsable des attentats du 11-Septembre, a-t-il rappelé.

"Nous savons déjà qu'ils ne sont pas amis avec l'EI", a-t-il dit, en référence au groupe Etat islamique. "Ce que nous devons voir maintenant, c'est ce qu'ils vont faire contre al-Qaïda. Et nous voulons des actes, pas des paroles."

Les conditions d'un retrait américain ne sont donc pas encore remplies, a-t-il conclu. "La question reste ouverte."

Le président américain Donald Trump, en campagne pour sa réélection, ne cache pas son désir de retirer le plus vite possible l'armée américaine d'Afghanistan, et des médias américains ont rapporté que le Pentagone avait préparé, parmi les options disponibles, un possible retrait d'ici la fin de l'année -- ce qui coïnciderait avec la présidentielle aux Etats-Unis.

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