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Kaboul a des "preuves" que les attentats ont été préparés au Pakistan


Le chef du renseignement afghan Masoom Stanekzai (d) et Wais Ahmad Barmak, ministre de l'Intérieur, à Kaboul, en Afghanistan, le 1er février 2018.
Le chef du renseignement afghan Masoom Stanekzai (d) et Wais Ahmad Barmak, ministre de l'Intérieur, à Kaboul, en Afghanistan, le 1er février 2018.

Le gouvernement et le président afghans sont sous pression après quatre attaques d'ampleur en dix jours dont trois à Kaboul qui ont fait au total plus de 150 morts et 250 blessés.

Les responsables afghans ont remis aux Pakistanais des "preuves" montrant que les récents attentats meurtriers qui ont visé l'Afghanistan ont été préparés au Pakistan, citant notamment des madrasa (écoles coraniques) et universités suspectes, a affirmé jeudi le ministre afghan de l'Intérieur Wais Ahmad Barmak.

Une délégation dirigée par le ministre de l'Intérieur et le directeur des renseignements afghans (NDS) Mohammad Masoom Stanekzai s'est rendue mercredi au Pakistan pour y rencontrer le Premier ministre Shahid Khaqan Abbasi, des responsables militaires et le patron de l'ISI, les renseignements militaires pakistanais, accusés de liens étroits avec les talibans afghans et le réseau insurgé haqqani, qui leur est affilié.


Selon M. Barmak, "les informations réunies montrent que les attaques ont été planifiées dans la région de Chaman" au Balouchistan (sud-ouest du Pakistan), où les "talibans disposent de centres d'entraînement".

"Et puis il y a des mosquées, des madrasa, au Pakistan. Nous avons partagé des preuves avec eux (les responsables pakistanais) et, chaque fois, nous leur avons demandé ce qu'ils comptent faire" a poursuivi le ministre.

Lire aussi : Le bilan de l'attentat de Kaboul atteint 103 morts et 235 blessés

Le chef du NDS a également évoqué une "liste de noms remise au Pakistan, gardée confidentielle pour ne pas nuire à l'enquête," de personnes suspectes.

"Il est clair que les attentats commis en Afghanistan sont décidés et préparés de l'autre côté de la frontière où la communauté internationale sait que les insurgés disposent de bases sûres", a ajouté M. Stanekzai.

Il a annoncé la venue d'une délégation pakistanaise samedi à Kaboul pour répondre à ces requêtes.

L'ambassade pakistanaise à Kaboul a de son côté indiqué que les informations fournies étaient "en cours d'examen pour (vérifier) leur authenticité".

Jeudi également, quelques dizaines de manifestants ont manifesté devant l'ambassade du Pakistan à Kaboul aux cris de "Mort au Pakistan".

A Islamabad, le ministre des Affaires étrangères Khawaja Asif a présenté jeudi ses condoléances à l'ambassade afghane pour les victimes des attentats, et s'est félicité des discussions "productives" de la veille, selon un communiqué du ministère.

Plus tôt cette semaine, un porte-parole du même ministère avait annoncé que le Pakistan avait livré en novembre à l'Afghanistan 27 insurgés soupçonnés de faire partie des talibans ou du réseau Haqqani, sans fournir plus de détails.

Malgré ses dénégations, le Pakistan est régulièrement accusé de soutenir et d'entretenir les talibans afghans et d'autres groupes terroristes sur son sol comme le réseau Haqqani.

Pour cette raison, le président américain Donald Trump a gelé jusqu'à nouvel ordre le versement de deux milliards de dollars d'aides militaires à Islamabad qu'il a accusé début janvier de "mensonges et de duplicité" dans sa lutte contre le terrorisme.

Avec AFP

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