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Affaire Soro: la Côte d'Ivoire ne reconnaît plus la Cour africaine des droits de l'Homme


Le président ivoirien Alassane Ouattara lors de la cérémonie des voeux, à Abidjan, le 4 janvier 2018. ( AFP PHOTO / SIA KAMBOU)
Le président ivoirien Alassane Ouattara lors de la cérémonie des voeux, à Abidjan, le 4 janvier 2018. ( AFP PHOTO / SIA KAMBOU)

Le gouvernement de la Côte d'Ivoire a annoncé mercredi qu’il ne reconnaît plus l’autorité de la Cour africaine des droits de l'Homme et des Peuples, évoquant "une grave perturbation à l’ordre juridique interne" et "une véritable insécurité juridique" émanant des décisions de cette entité panafricaine.

"A partir de ce jour, la Côte d'Ivoire a décidé de retirer sa reconnaissance de la compétence de la Cour africaine des droits de l'Homme", a déclaré une ministre lors d'une conférence de presse facilitée par le porte-parole du gouvernement et diffusée en direct via Facebook. "C'est un exercice légitime de la souveraineté", a-t-elle précisé.

La veille, un tribunal ivoirien avait condamné l’ancien président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro à 20 ans de prison pour détournements de deniers publics. Ni l'accusé ni ses avocats n'étaient présents au procès.

Un verdict qui intervient une semaine après que la cour panafricaine basée à Arusha (Tanzanie) ait ordonné l’annulation des poursuites judiciaires contre M. Soro, qui brigue la présidence de son pays.

Cette décision de l’instance juridique panafricaine a fait des remous dans le paysage politique ivoirien et déclenché le courroux du gouvernement.

Mardi un conseiller de l’ex-chef des rebelles des Forces nouvelles avait déclaré que la décision de la justice ivoirienne était “illégale, illégitime et sans valeur" car elle n’est pas au-dessus de la cour basée à Arusha.

Le retrait de la Côte d'Ivoire a été critiqué par l'ONG Amnesty International.

"La décision de retirer aux individus et organisations non gouvernementales le droit de soumettre directement des plaintes à la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples marque un recul pour les droits humains en Côte d’Ivoire", a déploré Alice Banens, conseillère juridique pour l'Afrique au sein de l'ONG. "Cette décision, qui prendra effet dans un an, intervient dans un contexte pré-électoral où le gouvernement ivoirien a multiplié les attaques contre des opposants politiques et voix dissidentes", a-t-elle ajouté.

Composée de 11 juges, la Cour africaine est une cour régionale créée par les pays africains. Tout citoyen et des associations dont le pays reconnait l'autorité de la Cour peuvent la saisir. Elle a tenu sa première séance ordinaire en 2006.

Guillaume Soro a été condamné à 20 ans de prison
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