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A Dakar, les graffitis au service de la sensibilisation au coronavirus


Une des oeuvres du collectif de graffeurs sénégalais RBS ou Radikl Bomb Shot. (Photo: Alpha Sy/courtesy)
Une des oeuvres du collectif de graffeurs sénégalais RBS ou Radikl Bomb Shot. (Photo: Alpha Sy/courtesy)

Au Sénégal, où le nombre de cas confirmés de coronavirus ne cesse d’augmenter, les autorités ont bouclé l'espace aérien du pays et fermé les restaurants, les écoles et même les mosquées. Le président Macky Sall a déclaré l'état d'urgence et instauré un couvre-feu à partir de 20 heures.

Malgré tous ces efforts, mercredi une dépêche de l’Agence sénégalaise de presse annonçait 15 nouveaux cas d’infection dans le pays, fixant le total à 190.

La veille, le pays avait enregistré un premier décès des suites du coronavirus en la personne de Pape Diouf, l’ancien président du club français de football Olympique de Marseille. C’est donc dire que l’heure est grave.

Seulement, beaucoup de gens ne suivent pas les recommandations de rester à 2 mètres l'un de l'autre et de se laver les mains régulièrement. Une photo distribuée sur Twitter par une association civique donne la chair de poule : une foule immense rassemblée au port de pêche de M’Bour, à environ 80 km au sud de Dakar.

Comment sensibiliser efficacement la population aux dangers du coronavirus dans un pays où le taux d’analphabétisme reste élevé ? C’est à cette question qu’entend répondre un groupe d’artistes sénégalais.

Alpha Sy, étudiant en art, fait partie du collectif de graffeurs sénégalais RBS ou Radikl Bomb Shot. Composé d'une trentaine d'artistes, le groupe se spécialise dans les peintures murales à Dakar, la capitale. Ils se sont donc tournés vers leurs bombes à peinture pour illustrer les bonnes pratiques d'hygiène et encourager les gens à rester chez eux et à respecter le couvre-feu imposé par les autorités.

Selon Sy, beaucoup de Sénégalais ne réalisent pas le danger posé par le Covid-19. Certains pensent que le virus n'est répandu qu'en Europe et qu'il ne se propagera pas au Sénégal. Il voit donc l'art comme un moyen efficace de diffuser les messages sur la prévention. Son expression visuelle est accessible à tous, y compris les analphabètes.

Fondé en 2012, Radikl Bomb Shot a pour but d’illustrer aux jeunes les enjeux sociaux d'une manière compréhensible. Ses thématiques couvrent plusieurs domaines, allant de la violence à l'égard des femmes aux portraits d’Africains d’influence comme Nelson Mandela.

La première peinture murale dédiée au COVID-19 a été réalisée en partenariat avec l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, sur le campus même.

C’est Abdoulaye Sow, le directeur du Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD), qui a lui-même commandé la première peinture murale du campus. Pour lui c’était l’endroit idéal étant donné le nombre élevé de personnes qui y passent chaque jour.

A ce jour, le collectif a réalisé trois peintures murales. Mais les artistes visent plus loin : ils espèrent créer une dizaine d'œuvres liées à la sensibilisation au COVID-19 dans tous les quartiers de la paisible ville ouest-africaine.

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(Article rédigé par Annika Hammerschlag. Traduit et adapté de l'anglais par VOA Afrique. Lire l'original >>)

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