La rétrocession, cette semaine, d’une région contestée de longue date en Afrique de l’Ouest, est la preuve de ce que deux pays peuvent accomplir, s’ils s’engagent à résoudre un différend frontalier par des moyens diplomatiques et pacifiques.
Pendant des années, le
Cameroun et le Nigeria ont revendiqué la péninsule de Bakassi, une presqu’île
dans le Golfe de Guinée, à la frontière entre les deux pays. Les eaux riches en
poisson, au large des côtes de Bakassi, et les gisements pétroliers potentiels
dans ces eaux ont fait que le différend au sujet de ce territoire est devenu
plus qu’une question de souveraineté nationale. En 1981, une guerre a
presque éclaté à propos de cette région et des accrochages ont eu lieu au début
des années 1990.
En réponse, en 1994, le
Cameroun a soumis le litige à la Cour internationale de Justice, qui a décrété,
en 2002, que sur la base d’accords datant de l’époque coloniale, la
souveraineté de la péninsule de Bakassi doit revenir au Cameroun. Avec la
médiation des Nations-Unies, un accord a été conclu en 2006 sur une période de
transition de deux ans pour accomplir la rétrocession de cette région au
Cameroun. L’application finale de cet accord a eu lieu le 14 août, lors d’une cérémonie à Calabar, au Nigeria.
Bien que certains groupes
souhaitant la sécession de cette région pour devenir un pays indépendant
continuent d’être mécontents, les gouvernements du Nigeria et du Cameroun se
sont acquittés de leur engagement au regard de la procédure juridique
internationale entamée il y a 14 ans. Leurs efforts pour régler leurs
divergences par des moyens pacifiques sont un exemple positif de la manière dont un
conflit peut être résolu à l’aide de la communauté et des institutions
internationales, qui, malheureusement, sont trop souvent négligées dans les
différends frontaliers dans d’autres régions de l’Afrique et ailleurs dans le
monde.